jeudi 28 avril 2011

La postière avait piégé les malfaiteurs

C’est le bon réflexe d’une employée qui les a perdus. Hier, les deux auteurs du braquage de l’annexe de la Poste de Roissy-en-Brie, survenu le 28 août 2009, étaient jugés au tribunal correctionnel de Melun. Gil, 36 ans, et Wenceslas, 39 ans, avaient été arrêtés moins d’une heure après le hold-up, lors d’un contrôle de police. 
Dans le coffre de leur véhicule se trouvait notamment une chaussette, brûlée par la liasse piégée glissée par la guichetière.

Il était environ 9h45, ce jour d’été, lorsque le duo est passé à l’action. Selon le témoignage de l’employée, Wenceslas, visage découvert, aurait sonné à la porte de l’agence, mais c’est Gil, encagoulé, qui a fait irruption et exigé l’argent avec son arme. L’employée a la bonne idée de lier les 3420 € du butin avec une liasse piégée. Pressé de s’enfuir, le braqueur a caché les billets dans sa chaussette. Sauf qu’à peine sorti de la Poste la liasse s’est enflammée. Il s’est alors débarrassé alors des coupures tachées d’encre.
« J’ai gardé seulement 700 € et je suis reparti en voiture », reconnaît-il, à l’audience. Seulement, pas de chance là encore. Vers 10h30, alors qu’ils arrivent à la porte de Pantin à Paris, une patrouille décide de contrôler la voiture. Elle est conduite par Wenceslas, qui n’a pas de permis.
Un pistolet, un couteau de chasse et... la chaussette brûlée
Aux policiers qui lui demandent son identité lors du contrôle, il donne le nom d’un tiers. C’est dans le coffre que les forces de l’ordre découvrent le jackpot : un sac de sport, trois paires de menottes, un pistolet, un couteau de chasse dont la lame fait 22 cm… et la chaussette brûlée.

« C’est le parfait attirail du braqueur », lui fait remarquer le président du tribunal, François-Marie Giacomoni. Wenceslas, qui compte comme Gil plusieurs condamnations, campe sur ses positions : « Je n’ai rien à voir avec ce vol à main armée. J’ignorais ce qu’il y avait dans la voiture. Elle appartient à mon cousin. Le sac de sport aussi. Il était en détention à ce moment. Je plaide non coupable pour la totalité des faits. »
Lorsque le magistrat demande alors à Gil de dire avec qui il a commis le délit, ce dernier reste prudent : « J’ai reçu des menaces de mort. Je crains pour ma copine. Wenceslas n’est pas l’ouvreur de la porte. A cette époque, j’avais une dette de 4000 € de cocaïne. J’ai été plus ou moins forcé de commettre ce braquage. »
La substitute du procureur a requis six ans de prison avec maintien en détention pour Gil et quatre ans pour Wenceslas avec, pour les deux, interdiction de paraître en Seine-et-Marne pendant cinq ans.
Après réflexion, le tribunal a condamné Gil à quarante-huit mois de détention dont douze mois avec sursis et trois ans dont dix-huit mois avec sursis pour Wenceslas. L’un et l’autre sont interdits de territoire seine-et-marnais pendant deux ans.
http://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/la-postiere-avait-piege-les-malfaiteurs-28-04-2011-1425683.php

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