Les mains bien appuyées sur les bords du box du tribunal correctionnel, le regard planté sur son ex-compagne qui elle regarde de l'autre côté, Emmanuel Perez est affirmatif : « Ce n'est pas moi, c'est elle ! »
Entre ces deux-là, il y a dû avoir de l'amour voilà quelques années. C'était en 2007. Déjà, cela s'était fini devant le tribunal correctionnel. « Je voulais que l'on reste ami. Ce n'est pas possible », prévient, l'ex-compagne, traits tirés, tremblante, mal à l'aise. Début mars, les anciens amants se croisent dans Toulouse. « Il m'a suivi. Il ne supporte pas que je sorte avec quelqu'un d'autre », relate la victime.
« C'est elle qui m'a attaqué », rétorque le prévenu, déterminé.
Un violent coup de poing, la mâchoire fracturée, deux dents cassées… Le bilan médical, constaté plusieurs jours après, est lourd. Mais les poursuites ne s'arrêtent pas là. Elles visent également des menaces de mort répétées. Des messages enregistrés sur le portable de la victime. « D'une violence rare », prévient Me Soulas, l'avocat de la victime. « C'est pour l'intimider, qu'elle arrête de m'ennuyer », affirme, toujours droit dans ses convictions, le prévenu.
À la barre, regard planté à l'opposé, la victime semble à deux doigts de s'effondrer. Le parquet tente d e lui redonner un peu de gnaque. « Mais enfin, lui envoyer ces curieux messages d'amour, d'une effroyable violence, entre 23 heures et 2 heures du matin, au cœur de la nuit, quel intérêt ? », s'étonne la magistrate.
« Elle dort très peu la nuit. Et moi, je suis insomniaque », répond Emmanuel, sûr de son coup.
Le tribunal peine à se convaincre quand Me Soulas sort un atout de son dossier. Un article de « La Dépêche » daté du 14 août 2008. le compte rendu de la première affaire. « C'est troublant comme tout se ressemble. Même violence, même dénégation… », souligne l'avocat.
Le parquet, agacé par la « minimisation systématique » du prévenu réclame quinze mois de détention « au moins pour les menaces de mort en récidive ». L'avocate commise d'office a bien essayé de plaider le partage des responsabilités sans succès. Au contraire. Le tribunal a condamné Emmanuel Perez à trente mois de détention, six de plus qu'en 2008. Un long séjour en prison et un peu de répit pour la victime.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/04/23/1066182-Retour-en-detention-pour-l-ex-compagnon-trop-violent.html
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