Pascal Buchet, maire de Fontenay-aux-Roses et président de la fédération départementale du PS, est convoqué à partir de ce matin et pour trois jours devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre en compagnie d’Anne-Laure Duny, sa directrice de cabinet. Tous deux devront répondre de « harcèlement moral », lequel, s’il était avéré, a eu une issue tragique.
Leur directrice de la communication, Jenny Sauvagnac, 36 ans et mère de deux jeunes enfants, s’est suicidée le 4 juillet 2007 en se jetant par la fenêtre de son appartement parisien.
Les trois journées d’audience prévues pour juger le duo auront pour objectif de déterminer si celui-ci est responsable de la « dégradation des conditions de travail » de l’employée municipale, au point de « porter atteinte à sa santé mentale et physique ».
Un patron décrit comme « tyrannique »
Concrètement, au terme de l’enquête préliminaire qu’il a confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire parisienne, le parquet de Nanterre fait juger Pascal Buchet et Anne-Laure Duny pour avoir « dénigré le travail » de Jenny Sauvagnac en la « dévalorisant », en lui assignant « des objectifs irréalisables » et en « exigeant » parfois d’elle qu’elle « refasse un travail déjà réalisé et validé » par le maire lui-même.
Au lendemain du suicide de la jeune femme, ses proches avaient fait savoir qu’elle traversait une dépression depuis environ un an. Précisément depuis qu’elle avait intégré la mairie de Fontenay, après avoir exercé dans le privé. Selon son entourage, interrogé par les enquêteurs, la directrice de communication se plaignait de « contraintes intenables » et se sentait « humiliée » par son patron.
Ses collègues, également entendus, ont tous décrit une femme avenante, souriante, joyeuse, devenue progressivement la cible du maire. Au fil de l’enquête, les témoins ont souligné « la forte personnalité » d’un patron décrit comme « tyrannique » avec son ex-employée. Au point qu’il lui aurait un jour lancé à la figure qu’elle était « nulle » et « folle », toujours selon les enquêteurs.
Pour tenter de mesurer l’impact du comportement de l’élu sur sa collaboratrice, le parquet a ordonné une expertise psychologique post-mortem. Un type d’expertise rarissime. En interrogeant le psychiatre qui suivait la trentenaire depuis quelques mois, les médecins ont clairement exprimé que les difficultés professionnelles de Jenny Sauvagnac pouvaient expliquent sa détresse. Pascal Buchet a contesté cette expertise. Lui-même a été soumis à l’examen des psys, et leurs conclusions l’ont conduit à demander une contre-expertise. Les deux prévenus risquent un an d’emprisonnement et 15000 € d’amende.
http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/harcelement-le-maire-de-fontenay-au-tribunal-02-05-2011-1430967.php
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