mercredi 25 mai 2011

Le sniper d'un jour écope du sursis : l'affaire est retombée comme un soufflé

Des coups de feu ont été tirés place de Picardie, à Cambrai, le 7 mai. Coups de feu ayant suscité un vif émoi, des policiers de Cambrai ayant été apparemment pris pour cibles et l'épisode s'étant soldé par l'intervention du GIPN de Lille. Le suspect, David, a été jugéce lundi. Il a écopé du sursis. Selon sa défense, l'affaire est retombée comme un soufflé. Même les riverains ne semblent plus fâchés.

Il y a de cela une quinzaine de jours, des coups de feu ont retenti en pleine nuit, place de Picardie, à Cambrai, chahut nécessitant le déploiement du groupe d'intervention de la police nationale et se soldant par l'interpellation d'un habitant du quartier. Qui croisait le lendemain quelques riverains les trouvait plutôt chagrins. Voire remontés comme des coucous, car réveillés en pleine nuit avec une belle frayeur en prime (notre édition du 10 mai) !
Ce lundi, tandis que le procès du supposé tireur - qui a usé d'un pistolet chargé de balles à blanc - est à l'ordre du jour, la colère des riverains est, elle, retombée comme un soufflé. « Parce que l'on ne savait pas que c'était David !, commente cette habitante tout sourire, comme si aujourd'hui le sujet ne relevait plus que d'une vaste plaisanterie. C'est un gentil garçon. Personnellement, j'ai été très étonnée de savoir que c'était lui qui avait fait tout ce grabuge ! Je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête. L'autre jour, d'ailleurs, il est revenu dans son appartement. j'ai failli l'engueuler ! » David, la quarantaine, charpenté comme un adolescent de quinze ans, n'effraie apparemment pas les sexagénaires.

« Un 13 juillet, ce serait passé inaperçu »

Il s'agirait d'un voisin plus ou moins lisse, connu certes de la justice (il a quatorze condamnations inscrites au casier judiciaire), et peut-être addict à l'alcool et aux médicaments. Mais certainement pas d'un grand « violent ». Cette voisine l'avoue d'ailleurs la main sur le coeur : pas la peine de jeter ce faux sniper en prison. « Ah mais cela non ! Mais s'il avait tiré avec de vraies balles, là, cela aurait été différent ! » La défense, portée par Me Faugeroux, tiendra le même discours : « Ces coups de feu, c'était comme des pétards. Si tout cela c'était passé un 13 juillet, ce serait passé inaperçu ! » Mais les faits datent du 7 mai.
Et quand vient l'heure où David doit se présenter à la barre du tribunal correctionnel, ces mêmes faits, évoqués par le président du tribunal, perdent soudain toute la légèreté depuis peu gagnée. « Vous avez tiré huit coups de feu, rappelle le président.
Quatre en direction des policiers (...) Chez vous, on a retrouvé trois armes (...) Et un pistolet d'alarme, c'est une arme !
» David, toujours l'oeil mélancolique, explique qu'il n'a « pas vu les policiers », mais qu'il a vu « quelqu'un entrer dans la cour », et qu'il avait peur « de se faire cambrioler ».
« Mais vous avez déjà fait usage de votre arme par le passé ? », questionne à nouveau le président. « Oui, j'ai tiré en l'air à cause de mon voisin. C'est quelqu'un de bruyant et il tapait sur sa femme ». « En somme, vous êtes le justicier du quartier », conclut le magistrat. Ce qui est assurément un rôle dangereux pour le représentant du ministère public. David « n'a pas conscience du danger qu'il commet (...) ni du sentiment d'insécurité » qu'il a fait naître dans le quartier, glisse la substitute du procureur, Mlle Pons, au cours de ses réquisitions. Elle demande huit mois de prison, dont deux assortis du sursis et deux ans de mise à l'épreuve. Pas de mandat de dépôt.
David écopera finalement de six mois de prison avec sursis. « Aujourd'hui, cette affaire s'est complètement dégonflée, dira Me Faugeroux en sortant du tribunal. Lorsqu'on a obtenu le placement sous contrôle judiciaire le 9 mai (le suspect était passé devant le tribunal et avait demandé un renvoi pour préparer sa défense, NDLR), l'affaire était déjà pour moi terminée ». S'il avait été jugé le 9 mai, soit 48 heures après les faits, et bien avant que l'émotion ne soit retombée, l'avocat estime que le tribunal aurait peut-être prononcé une peine plus lourde .
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Cambrai/actualite/Cambrai/2011/05/24/article_le-sniper-d-un-jour-ecope-du-sursis-l-af.shtml

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