Le 7 mai 2010, Éric Lemaire, employé depuis 40 ans dans une chaudronnerie, est décédé après avoir été écrasé par un engin élévateur. Délibéré le 21juin.
Quand le président du tribunal correctionnel de Saint-Quentin lui demande son chiffre d'affaires annuel, le prévenu préfère répondre «en anciens francs ».
Plus de dix ans après le passage à l'euro, Jacques Cliquet, le patron de l'entreprise éponyme basée à Mezières-sur-Oise, à quelques kilomètres de Saint-Quentin (Aisne), comparaît pour la première fois de sa vie à la barre.
Sa société est poursuivie pour un homicide involontaire. Le 7 mai 2010, le plus ancien de ses employés, Éric Lemaire, embauché par le père du prévenu en 1970, est mort après avoir été écrasé par un manitou, un engin de chantier muni d'un bras élévateur.
Le drame intervient peu avant 14 heures. Au volant de l'engin, Jacques Cliquet se prépare à traverser la route pour rejoindre son hangar. Il n'est pas titulaire du certificat d'aptitude à la conduite en sécurité (CACES), indispensable pour conduire une telle machine.
Il doit stocker une poutre de 4,50 m de long, d'un poids de 250 kg. Ladite poutre est accrochée sur le bras élévateur par un câble et deux ouvriers, dont Éric Lemaire, sont chargés, en la tenant, d'éviter les oscillations.
Selon l'ouvrier, «il y a eu une secousse ». Interrogé par les gendarmes à l'époque, il s'était montré beaucoup plus bavard. «Sur le coup, j'ai vu que c'est le tube qui l'avait poussé. » À la barre, il a murmuré qu'«il ne l'avait pas vu tomber ».
L'autopsie a révélé qu'Éric Lemaire avait un taux d'alcool de 1,5 g/l de sang. Une aubaine pour la défense qui s'est engouffrée illico dans cette brèche. «Si c'était le tuyau qui lui avait ouvert la tête, il y aurait forcément du sang. Il n'y en a pas et vous le savez. »
Néanmoins des imprudences ont été commises car personne ne devait se trouver à proximité de l'engin pendant la manœuvre. Le parquet a demandé 50 000 euros d'amende. «La société Cliquet va-t-elle mourir à son tour ? », s'est lamentée la défense. Réponse le 21 juin.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Le-chaudronnier-mort-ecrase-par-son-engin-elevateur-mis-en-cause
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