Garagistes dupés à Bourges : deux Messins écroués

Le monde des voitures est impitoyable. Un milieu aux pièges multiples, même pour des professionnels.
Deux garagistes de la région de Châteauroux pensaient faire une bonne affaire en travaillant avec une filière d’approvisionnement de petits véhicules en provenance d’Ukraine. En Europe de l’Est, les Peugeot 207 ou 308 neuves, pour ne citer que ces modèles, sont très bon marché. De quoi espérer réaliser ensuite des marges intéressantes sur le marché français.
Pour mener à bien l’opération, des commandes de plusieurs centaines de milliers d’euros ont été passées, en 2009, à un mandataire automobile basé à Metz, qui avait passé des annonces sur internet. Sorti de prison depuis peu, le père avait envie de relancer sa carrière professionnelle en travaillant à nouveau dans la voiture, sa spécialité. A cette date, il venait d’acquérir la société et placé une de ses filles au poste de gérante.
A l’issue de plusieurs mois d’enquête, les gendarmes de la Section de recherches de Bourges ont mis un coup d’arrêt à leurs activités, cette semaine, en interpellant les six membres de la famille. Les parents et leurs quatre filles ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une vaste escroquerie en bande organisée.

Il est question de 700 000 €

Les auteurs présumés auraient perçu l’argent en numéraire – il est question de 700 000 € euros environ – sans jamais avoir livré le moindre véhicule en retour. Si l’argent n’a pas été retrouvé au cours des investigations, les enquêteurs voient dans le train de vie de la famille un élément à charge irréfutable. Elle se défend en affirmant ne jamais avoir touché les sommes d’argent détournées. Retranchés derrière leur rôle de simple intermédiaire dans cette affaire, les mis en cause nient. « Le vrai responsable est peut-être à chercher du côté de l’Ukraine », analyse M ^e Joseph Roth, l’avocat de la famille.
Après deux jours de garde à vue, le père et sa fille, gérante de société, ont été présentés à un magistrat instructeur de Châteauroux, à l’origine du dossier. Ils ont été placés en détention provisoire.
http://www.republicain-lorrain.fr/faits-divers