La cavale du boucher corse finit à Agen

Fin de cavale pour celui qui se faisait appeler Pascal Benoist, à Port-Louis. En effet, interpellé dimanche après-midi à Agen (47), le quinquagénaire a été présenté, hier après-midi, au juge des libertés et de la déntention qui a ordonné son placement en détention provisoire à la maison d'arrêt d'Agen. Activement recherché depuis une bonne dizaine de jours, il devrait être ramené à Lorient, d'ici la fin de la semaine, pour y être déféré devant un juge d'instruction. La liste des délits retenus contre lui est longue: escroquerie, abus de confiance, usurpation d'identité, travail dissimulé, vol, usage de faux, gestion d'une entreprise malgré une interdiction...

Pisté et planqué...
L'homme avait repris, au mois de mai, l'ancienne boucherie Guehennec. Depuis son «départ précipité», de Port-Louis (Le Télégramme du 3août), il était, à la fois, pisté par les SRPJ de Nice et de Clermont-Ferrand et par les gendarmes morbihannais. Quatre enquêteurs portlouisiens et lorientais avaient été envoyés dans le Lot-et-Garonne. Localisé dans la nuit du 12 au 13, à Villeneuve-sur-Lot, où il s'était replié, le boucher était, depuis, sous étroite surveillance jusqu'à son interpellation dimanche, à Agen.

14.000 € en espèces
Lors de son interpellation, il a été trouvé en possession de 14.000€ en espèces et de faux passeports. À Villeneuve-sur-Lot, où il a été finalement placé en garde à vue, devaient être également saisis deux véhicules qu'il avait loués à Lorient, du matériel et des marchandises embarqués dans sa fuite. Une fuite qui remonte au dernier week-end de juillet. En venant prendre leur travail, le matin du 2août, les six salariés de la boucherie «Pascal et fils», plus connue à Port-Louis sous le nom de «boucherie corse», avaient trouvé porte close. Et pour cause, le quinquagénaire avait pris la poudre d'escampette avec sa famille. On constatait, du même coup, qu'avaient été embarqués le contenu des frigos qui avaient été remplis de viande, les jours précédents. Ainsi que du vin, du matériel professionnel appartenant à l'ancien boucher et sa fourgonnette. À cela s'ajoutent des ardoises laissées auprès de différents créanciers et les salaires de juillet des employés.

Un scénario rodé
Très vite il était apparu aux enquêteurs que l'homme n'était pas à son coup d'essai. Depuis une vingtaine d'années, il aurait ainsi reproduit le même scénario. Utilisant de fausses identités, il aurait accumulé un peu partout en France les boucheries, pour mieux... les quitter. Une pratique confirmée par le procureur de Lorient qui évoque un passé judiciaire fait d'une dizaine de condamnations pour escroquerie à Bobigny (Seine-Saint-Denis), Vannes, Toulouse, Montauban (Tarn-et-Garonne), Angers, Paris...
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