dimanche 11 septembre 2011

Condamné à 8 mois pour un braquage de banque Le jugement confirmé en appel : il se pourvoit en cassation

Depuis 2008, Kamel, un Rémois de 33 ans, condamné à 8 mois de prison ferme pour avoir braqué le Crédit agricole de Croix-Dampierre à Châlons-en-Champagne, se bat pour prouver son innocence. Jeudi, la cour d'appel de Reims a confirmé le jugement. Dès hier matin, Kamel a formé un pourvoi en cassation.
«POUR eux, je pouvais le faire, donc je l'ai fait ! Je suis écœuré, ma vie est brisée. Il n'y a même pas eu d'enquête dans cette affaire. J'ai été convoqué par la police une fois, ça a duré 5 minutes et on me colle 8 mois de prison ferme. »
Dépité, Kamel, un Rémois de 33 ans, condamné à 8 mois de prison ferme pour le braquage, en novembre 2008, du Crédit Agricole du centre commercial Croix-Dampierre, a encaissé avec difficulté l'arrêt rendu, jeudi, par la cour d'appel de Reims : une confirmation en tout point du jugement du tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne.
Le 4 février 2011, il avait ainsi été condamné à dix-huit mois de prison, dont huit mois ferme, pour avoir dérobé de manière « frauduleuse » la somme de 7.300 euros dans le coffre de l'agence (l'union des 30 juin et 2 juillet). Kamel, qui a constamment nié les faits, tant lors de l'enquête, qu'à l'audience correctionnelle, avait fait appel de la décision.
Un dossier singulier
Le 30 juin dernier, ses avocats, Me Rance et Me Ammoura, avaient plaidé « l'erreur judiciaire », dénonçant les « lacunes d'une enquête bâclée, à charge, sans aucune autre confrontation ».
Ils ont ainsi estimé que les preuves matérielles faisaient défaut, que la condamnation reposait sur le seul fait qu'il avait « le profil du parfait coupable ». « C'est un dossier singulier », a rappelé Me Ammoura. « Il avait les moyens matériels de commettre ce vol, mais il y a de nombreuses incohérences. » Kamel a surtout été dénoncé coup sur coup par son ex-femme, puis son ex-petite amie comme étant l'auteur du vol. Anciennes compagnes qui ont fini par se rétracter pendant ou après la procédure, déclarant avoir agi « par vengeance ».
« Peu crédible », selon la cour qui a estimé que les détails donnés par les jeunes femmes étaient trop précis pour « être le fruit de l'imagination », que ce vol avait été forcément commis « par quelqu'un qui avait les clés ».
Employé de la banque depuis 2007, Kamel était en arrêt maladie au moment des faits. Il avait donc les clés de l'agence. En dépit de ses dénégations sur le fait qu'il ne connaissait pas les codes d'accès, la cour a estimé « qu'il était en mesure de les avoir ».
Il avait par ailleurs été reconnu par ses collaborateurs. Le directeur de l'agence dira notamment reconnaître son allure sur la vidéo-surveillance. D'autres, avoir reconnu sa voix lors d'un appel du PC de sécurité le matin des faits.
L'arrêt de la cour d'appel est tombé pour lui comme un couperet. Kamel, qui a toujours crié son innocence dans cette affaire, s'est effondré. Ses avocats n'ont pas compris. « On y croyait à cette relaxe. On va se battre », a déclaré Me Ammoura. « On ne peut pas accepter une telle décision. »
Kamel a formé son pourvoi en cassation dès hier matin. « Je suis innocent, j'irai jusqu'au bout. »
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/chalons-en-champagne-condamne-a-8-mois-pour-un-braquage-de-banque-le-jugement-confirme

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