Une société de chasse et un agriculteur s'opposent depuis des années autour de terrains. Lundi, la situation a dégénéré.
ILS étaient partis chasser et ils se sont retrouvés finalement chassés. La partie de chasse a tourné court pour cinq membres de l'association communale de chasse agréée de Faucoucourt, lundi.
Vers 11 heures, alors qu'ils se trouvaient sur des terres sur lesquelles ils assurent avoir un droit de chasse (l'autorisation par le propriétaire de chasser), un fermier, qui travaillait dans un champ voisin, est venu perturber la partie de chasse. Il leur aurait ni plus ni moins foncé dessus au volant de son tracteur.
« S'ils n'avaient pas pris la fuite, il les écrasait. » Le président de la société chasse locale, Pascal Franzoni, est réellement inquiet de la tournure que prend le différend latent avec le cultivateur. « Les chasseurs ont trouvé refuge dans un champ de maïs à proximité. Nous avons le droit de chasser sur ces terres. On loue l'autorisation au propriétaire mais le locataire, le fermier qui exploite les terres, n'ait pas du même avis. »
La situation s'envenime
Cet exploitant agricole en question a de toute façon ce qu'on appelle le droit de chasser gratuitement sur les terres qu'il exploite. Chasseur à ses heures, il ne souhaite pas partager son terrain. On parle de 150 ha sur les 500 ha dont l'association communale de chasse agréée bénéficie.
« Je vous assure qu'on ne peut pas discuter avec lui. Il n'y a pas moyens de trouver un terrain d'entente », poursuit Pascal Franzoni. Quand aux cinq chasseurs agressés, ils ont déposé une plainte le jour même. L'un d'eux témoigne : « Quand il s'est mis à nous foncer dessus, j'ai dit à tout le monde de désarmer et on a couru. Il a chargé six fois un copain c'est pour vous dire comment il était agressif. Même si personne n'a été blessé, je peux vous dire que ça donne un sacré coup de stress. Une fois qu'on s'est retrouvé dans le champ de maïs, en dehors de ses terres, il a fait demi-tour et il est retourné à ses occupations. »
Pascal Franzoni craint que la situation ne s'envenime davantage et qu'un drame se produise. Son souhait est assez simple : « Que l'on puisse chasser tranquillement. » Il va prendre rendez-vous avec la fédération de chasse « pour voir ce que l'on peut faire. On ne peut pas continuer comme ça. Il faut que les gendarmes ou un médiateur fassent quelque chose. Ce n'est plus possible. »
Un point de non-retour
De l'autre côté, la femme de l'agriculteur parle de représailles diverses : « La porte des vaches ouvertes, des pneus crevés. Ils nous en ont tellement fait voir que je suis tombée dans la dépression. » Des années que le climat est délétère. « Il y a dix ans, ils ont mis en joue mon fils de 8 ans et promis de mettre une balle à ma fille. Ils nous en ont tellement fait voir… Si vous saviez. »
Son mari, calmement, explique qu'ils sont arrivés à un point de non-retour, qu'il ne leur adresse plus la parole. « Ils n'ont plus le droit de chasser sur mes terres. J'ai récupéré le droit de chasse cette année. Ils n'ont plus d'autorisation et n'ont donc rien à faire chez moi. Alors, lundi, en tracteur, je les ai accompagnés jusqu'aux limites de mes terres. C'est tout. Si j'avais foncé sur eux, il y aurait des blessés. C'est ce que j'ai expliqué aux gendarmes et j'ai d'ailleurs indiqué qu'ils m'avaient menacé avec leurs fusils. »
Au fil des ans, on ne compte plus les mains courantes et les dépôts de plainte des deux côtés. Les deux parties sont à bout et la rupture semble consommée.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/faucoucourt-a-couteaux-tires-avec-son-tracteur-le-fermier-chasse-cinq-chasseurs
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