Extorsion : les racketteurs réclament 6 millions d’euros à Ikea

Qui en veut aux magasins Ikea? La chaîne d’ameublement suédoise a été la cible, depuis le mois de mai, d’actes de vandalisme dans cinq de ses magasins en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en République tchèque. A chaque fois, de petits engins explosifs, constitués d’un réveil relié à des briques de lait et à des pétards, ont été déposés par de mystérieuses personnes.
Hier, les services de police judiciaire européens étaient mobilisés après l’ultimatum adressé, le 2 septembre, au siège de la firme à Stockholm (Suède). Le même jour, un engin explosif artisanal avait été désamorcé dans une poubelle située devant l’entrée d’un magasin à Prague (République tchèque). Dans un courriel adressé aux responsables de l’entreprise, les auteurs de ces attaques réclamaient le versement de 6 M€ avant le 16 septembre. En cas de refus, les mystérieux racketteurs menacent de faire exploser une nouvelle bombe dans un des magasins.

Les autorités françaises vigilantesLa direction d’Ikea a aussitôt informé la police suédoise avant que cette dernière ne relaie l’information à ses homologues européennes. La Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) française a mobilisé l’ensemble de ses services pour faire remonter tout incident survenu dans un des 28 magasins de l’Hexagone. Hier, aucun engin explosif n’aurait été découvert et aucune information n’a filtré sur une éventuelle remise de rançon.
« Les sites français de l’enseigne suédoise n’étaient pas visés, a affirmé, hier, le ministère de l’Intérieur. En revanche, les services de renseignement sont très vigilants et très attentifs à cette menace qui est réelle. » Sollicitée, la direction d’Ikea France a indiqué ne pas avoir été informée « d’une demande de rançon adressée au siège de la firme ». « Mais nous avions effectivement relevé notre niveau de sécurité dans nos magasins après les premiers faits constatés à la fin du mois de mai, relate Pierre Deyries, le responsable de la communication d’Ikea France. Nous avions ensuite décidé de redescendre ce niveau à la fin de l’été alors qu’il n’y avait plus eu de nouvelles découvertes d’engins explosifs depuis plusieurs semaines. Mais nous avons, à nouveau, renforcé notre vigilance, après le dernier fait enregistré, le 2 septembre à Prague. Nos responsables de la sécurité dans tous nos magasins en Europe travaillent en étroite collaboration. »
Selon nos informations, les policiers lancés sur la piste de ce gang de racketteurs seraient parvenus à les localiser, sans pouvoir les identifier. « Plusieurs éléments nous dirigent vers la Pologne, pays où pourrait se trouver une partie de ce groupe de malfaiteurs, confie une source proche de l’affaire. Ils sont très mobiles et n’hésitent pas à parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour déposer leurs engins explosifs et brouiller les pistes. »
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