L’homme a beau être gaillard, il a du mal à cacher son état psychologique, un état « à tendance paranoïaque qui a pu altérer son discernement » de l’avis de l’expert psychiatre qui l’a rencontré durant sa garde à vue. Et il a bien du mal à évoquer les faits : la présidente devra s’y reprendre à quatre ou cinq fois pour obtenir sa version des faits. « Je suis sorti samedi soir, voir des amis successifs à Paris et j’ai beaucoup bu, résume-t-il enfin, j’avais laissé les clés de mon restaurant vendredi soir à un ami qui faisait une soirée et il devait les laisser sur place. J’ai voulu aller les récupérer pour ne pas qu’on me les vole. Mais, en arrivant, je me suis cogné le pied et cela m’a remis en tête toutes les difficultés que j’ai avec la mairie. »
Car pour lui le nœud du problème est « dans l’ascenseur ». Juché au premier étage, au-dessus de la piscine, son restaurant lui est difficilement accessible, il éprouve d’énormes difficultés à monter les 25 marches. « Avant, il y avait un ascenseur, mais il n’a pas été remis aux normes. » Selon lui, la mairie étant propriétaire, elle aurait dû faire le nécessaire. Et ce matin-là, quand il se cogne le pied, il est pris d’un véritable « coup de folie », il évoque alors le sentiment d’un complot de certains employés de la mairie contre lui, « pour me faire partir ». S’il savait qu’il s’en prenait à la voiture du maire, il nie l’avoir visé personnellement.
Une absence de conflit personnel que le député-maire Jean-Yves Le Bouillonnec confirme à la barre. « Le seul conflit que nous ayons, c’est au niveau des impayés de loyers. Il doit à la mairie environ 30000 € de loyers. Nous avons été patients, nous avons étalé la dette, octroyé des délais mais le trésorier principal a demandé que le nécessaire soit fait. Nous devions avoir une audience en référé demain (NDLR : aujourd’hui) pour mettre un terme au bail. Quant à la thèse du complot, c’est une fadaise à laquelle je ne crois pas. Nous connaissions sa personnalité fougueuse, mais il n’avait jamais exprimé de violence à mon égard. »
« Je suis venu à l’audience, reprend le maire, car cette histoire inacceptable a eu un fort retentissement dans notre commune où les relations sont sereines. Et, par ailleurs, je me dois de protéger le patrimoine de mes administrés », reprend l’élu. Et de demander 1200 € pour sa voiture – « Elle datait de 1997 et n’était plus cotée, mais elle rendait service » – et 800 € pour mettre des scellés sur le portail de la mairie « qui est classée à l’Inventaire des monuments historiques ».
Des demandes auxquelles a accédé le ministère public en demandant également une peine de trois mois de prison avec sursis avec mise à l’épreuve. Le jugement était attendu tard hier dans la soirée.
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