lundi 24 octobre 2011

Nice: le procureur poursuit un policier municipal

Le procureur de la République, Eric de Montgolfier, ne va pas lâcher la police municipale de Nice.

Il vient de décider, après une enquête qu’il a menée en personne, de poursuivre pour blessures involontaires le policier municipal qui, le 18 septembre 2010, avait provoqué un accident du côté de Nice-Nord.

Alors qu’il circulait sur les voies du tram avec gyrophare et deux-tons pour se rendre sur les lieux de l’agression de deux chauffeurs de bus, le policier avait percuté une Twingo, qui était elle-même aller faucher un piéton, blessé à la cheville.

Eric de Montgolfier avait rapidement repris l’enquête au service de police de proximité qui en avait initialement la charge. Les policiers municipaux ont-ils fauté ? « J’essaie d’y voir plus clair », avait répondu le procureur dans nos colonnes [notre édition du 21 septembre 2010]. Avant d’ajouter : « Je suis circonspect car il y avait déjà un équipage de la police municipale sur les lieux des agressions. Alors je veux bien qu’on se précipite pour sauver des vies mais pas au prix d’en risquer d’autres ! » Par ailleurs, Eric de Montgolfier sourcillait sur le fait que l’accident soit survenu sur les rails du tram : « Tout le monde les emprunte, mais ce n’est pas à bon droit », avait-il déclaré.

Il semblerait que le procureur ait trouvé suffisamment de raisons pour poursuivre le policier municipal. Une piste est avancée sur le blog du syndicat national des policiers municipaux, où il est évoqué le reproche fait par le procureur à propos, selon lui, du fait que « la police municipale a pris l’habitude d’intervenir sans instruction d’un officier de police judiciaire, ce qu’elle n’a légalement pas le droit de faire. »

« Dans le seul cadre d’une convention »

Dimanche soir, le maire de Nice, Christian Estrosi, a souhaité rappeler que la police municipale agissait « en matière de sécurité publique dans le cadre et le seul cadre d’une convention signée il y a deux ans entre l’État et la municipalité, entre le préfet et la police municipale. » Avant d’ajouter : « Si la police municipale de Nice n’était pas ce qu’elle était, nous n’aurions pas un taux d’élucidation aussi élevé. Le tribunal de grande instance a lui-même prononcé de très lourdes sanctions contre de nombreux délinquants, arrêtés grâce aux centaines d’interpellations en flagrant délit effectuées par la police municipale. »

Et le premier magistrat de la capitale azuréenne, dotée de la plus importante police municipale après Paris, d’ajouter : « Oui, la sécurité est l’affaire de l’État, et l’État fait autant la justice que la police. Je compte sur Monsieur le procureur de la République pour nous aider à faire de nous une des villes les plus sûres de France. »

Le maire a par ailleurs manifesté son soutien à la police municipale et au policier incriminé. Ce dernier comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Nice le 13 décembre prochain

http://www.nicematin.com/article/faits-divers/nice-le-procureur-poursuit-un-policier-municipal

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