Un bus du réseau de transport en commun Idélis a-t-il été la cible de coups de feu dans la nuit de lundi à mardi, à Jurançon ? Mystère pour l'instant.
D'un côté, le directeur départemental de la sécurité publique, Thierry Allende, indiquait en fin d'après-midi, hier, que cette thèse était « a priori écartée par les premières constatations réalisées sur le véhicule par les policiers de la sûreté départementale, chargés de l'enquête. »
Deux impacts ont été relevés au-dessus des portes centrales d'un bus de la ligne T2, qui effectue la boucle centre hospitalier-Jurançon. « Le premier tir n'a fait que rayer une vitre ; le second, en revanche, en a transpercé une, laissant un impact rond d'1 cm de diamètre environ. Mais une plaque en fer qui se trouvait juste derrière n'a pas été marquée. Or, cela aurait été le cas avec un coup de feu. Nous penchons donc plutôt pour une bille ou un autre projectile de ce type, qui a pu être lancé avec une fronde », précisait Thierry Allende.
Deux impacts dans les vitres
Quelques instants plus tard, le parquet tenait un tout autre discours. « Les impacts retrouvés peuvent être compatibles avec une arme à feu », soulignait la vice-procureure de permanence, qui avait fait le point, peu avant, avec les enquêteurs.
La suite des investigations devrait permettre d'y voir plus clair. Elles se déroulent dans le cadre d'une enquête ouverte pour dégradations par moyen dangereux.
Alors, que s'est-il passé ? Il est environ 23 h 40, lundi soir, lorsque le chauffeur d'un bus de la ligne T2 entend un bruit sourd alors qu'il vient de s'arrêter à un stop, au croisement des avenues Georges-Guynemer et Gaston-Cambot, à Jurançon. Le chauffeur est seul à bord. « Il est descendu et a fait un tour du véhicule, mais il n'a rien vu d'anormal. Une fois arrivé dans une zone mieux éclairée, à hauteur de la rue du 14-Juillet, il a de nouveau inspecté son bus. Et a découvert les deux impacts. Il nous a immédiatement alertés avant de rentrer au dépôt. Franchement, ça ressemblait à un impact de balle », raconte Sébastien Llunell, le contrôleur de permanence lundi soir, qui est également délégué CFDT.
Un autre chauffeur, qui travaillait aussi lundi soir, confirme. « Un policier m'a même dit que c'était sans doute cela », dit-il.
Des policiers en renfort
« Ce qui me met hors de moi, c'est que nous n'avons pas été informés par notre direction mais par le bouche-à-oreille des collègues, dans la journée. On nous envoie au charbon et on ne nous dit rien. Or, dans cette histoire, on ne pense pas qu'à nous mais aux gens qu'on transporte », s'insurge un autre salarié de la Stap qui garde en mémoire les événements survenus trois ans plus tôt, dans le quartier Saragosse, à Pau.
Des bus avaient alors été visés par des tirs de pistolet à billes d'acier ; un chauffeur avait été légèrement blessé par des bris de vitre. Conséquence : une partie du quartier n'avait pas été desservie pendant plusieurs jours et des policiers en civil avaient fini par escorter les bus, le temps de l'arrestation des tireurs.
« Nous ne minimisons pas ce qu'il s'est produit à Jurançon, mais la police nous a assurés qu'il ne s'agissait en aucun cas de coups de feu », insistait hier soir Véronique Dufourcq, la chargée de communication d'Idélis. L'entreprise a déposé plainte.
Reste que l'affaire est prise au sérieux. « En liaison avec la mairie de Jurançon, nous avons mis en place une patrouille de police qui sillonnera le secteur à partir de 20 heures », expliquait hier le DDSP Thierry Allende.
Depuis Paris, où il participait à un congrès national, le leader de la CGT à la Stap, Jean-Marc Procope, regrettait, lui, que les trajets n'aient pas été exceptionnellement modifiés. En effet, il fut un temps envisagé que les bus de la ligne T2 s'arrêtent à la mairie de Jurançon et ne poursuivent pas jusqu'à Guynemer. « Cela aurait été une manière de marquer le coup, car ce n'est pas la première fois que ça arrive dans ce secteur. »
http://www.sudouest.fr/2011/10/26/a-t-on-tire-des-coups-de-feu-sur-un-bus-537002-4191.php
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