samedi 29 octobre 2011

Un an ferme pour le père qui roulait ivre mort

Sa fillette de 2 ans était sur le siège arrière, sans être attachée et il circulait sans permis, en récidive de conduite en état d'ivresse. Ses regrets n'ont pas ému le tribunal.

CE jour-là, le 6 octobre dernier, Mohamed Hbib, 36 ans, était tellement ivre, vers 14 h 30, dans les allées du Lidl de Carignan, qu'il arrivait à peine à pousser correctement son chariot ! Aussi, quand des témoins l'ont vu déposer sa petite fille à l'arrière de sa 406 puis s'y reprendre, à plusieurs fois, pour se glisser au volant, ils n'ont pu faire autrement que d'alerter les gendarmes.
Lesquels, arrivés très vite sur les lieux, alors qu'il avait déjà commencé à quitter le parking, ont constaté qu'on ne les avait pas appelés pour rien. L'homme tenait effectivement à peine debout, un petit bout de chou, non attaché, pleurait sur la banquette arrière et lorsqu'ils furent revenus à la brigade, ce fut pour constater que leur « client » avait près de trois grammes d'alcool dans le sang et découvrir également, sur leurs fiches, que déjà titulaire de plusieurs condamnations pour des faits de conduite en état d'ivresse, il était sous le coup d'une suspension de son permis de conduire depuis juin dernier.
Autant de motifs de le traduire aussitôt en justice, selon la procédure de comparution immédiate. Ce qui fut fait. Mais, Mohamed Hbib ayant sollicité un délai pour préparer sa défense, ce n'est qu'hier qu'il a été présenté devant le tribunal, assisté de Me David Meunier. Lequel avant même que les faits soient évoqués, a vainement tenté de soulever une nullité, au motif que l'éthylomètre dans lequel avait soufflé son client, n'aurait pas été homologué convenablement.
Longuement interrogé par la présidente Jennyfer Picoury, sur son inadmissible comportement, sur la mise en danger de sa fille, dont la garde lui avait été confiée, avec celle de ses deux autres enfants en bas âge, dans le cadre d'un divorce, à condition qu'il règle ses problèmes de consommation d'alcool, l'incorrigible n'a cessé de se tordre les mains et de geindre. Affirmant avoir pris conscience de son inconduite durant les quelques jours qu'il vient déjà de passer en cellule, il a juré qu'il allait désormais s'amender et se soigner, ne supportant pas l'idée de savoir que ses enfants trinquent à cause de lui, ayant été placés, depuis ce jour-là, à la Madef.

Promesses d'ivrogne
Des promesses d'ivrogne, que Me Agnès Chopplet a balayées d'un revers de manche, s'interrogeant sur ce qui se serait passé si des témoins n'avaient pas prévenu les gendarmes et sur la façon dont il aurait sûrement laissé les enfants en question livrés à eux-mêmes, une fois rentré chez lui, tandis qu'il aurait sans doute cuvé la demi-bouteille de whisky et autres produits qu'il avait ingurgités.
Des promesses d'ivrogne dont le substitut Marlène Borde n'a pas cru un mot, elle non plus, en rappelant, cinglante, que lors d'une précédente comparution, Hbib avait déjà sollicité l'indulgence des juges, dans les mêmes termes, en promettant de ne plus boire, avec d'identiques trémolos dans la voix.
Dès lors, Me Meunier eut beau expliquer que son client boit, car il a perdu son boulot, parce que sa femme l'a quitté et affirmer qu'il se sent responsable du placement de ses enfants qui souffrent à cause de lui, l'avocat demandant qu'on favorise les soins dont il a besoin, plutôt que la prison, ce fut en pure perte.
Les juges ont, en effet, suivi les sévères réquisitions du substitut, en infligeant à ce père indigne de la confiance qu'on lui avait fait, deux ans de prison dont un ferme, avec maintien en détention. Avec mise à l'épreuve pendant trois ans, obligation de se soigner et de chercher du travail. Et annulation de son permis. Et avec confiscation de sa voiture…
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/un-an-ferme-pour-le-pere-qui-roulait-ivre-mort

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