Clément Charpentier, 25 ans, et Bernard Cabriel, 41 ans ont fait une chute mortelle de près de 250 mètres. Leur compagnon, qui a lancé un appel de détresse depuis son portable, est indemne
La haute vallée de la Gordolasque a été le théâtre, ce week-end, d'un dramatique accident de montagne. La balade en raquettes de trois copains liés par la même passion pour les sports d'altitude, s'est achevée en tragédie.
Partis samedi matin du pont du Countet, point de départ de toutes les randonnées dans le secteur, ils s'étaient fixés comme objectif de réaliser une boucle autour du grand Capelet dont le sommet dominant la vallée des Merveilles à l'Est et la Gordolasque à l'Ouest, culmine à 2935 m. C'est sur ces flancs enneigés et glacés que deux des hommes, Clément Charpentier, 25 ans, kinésithérapeute, et Bernard Cabriel, 41 ans, géomètre, domiciliés à Cagnes-sur-Mer, ont dévissé et effectué une glissade fatale sur un couloir de neige se terminant par une goulotte de glace verticale. Une chute de près de 250 m qui n'a laissé aucune chance aux randonneurs.
Repérés dimanche matin à 5 h 20
Leur compagnon, François Sabinen, 24 ans, kinésithérapeute à Saint-Laurent-du-Var, a assisté, impuissant, au drame et s'est retrouvé lui-même prisonnier de la montagne, bloqué par des barres rocheuses. Vers 19 heures, il lance un appel de détresse sur son portable, en faisant le 112. Mais la zone de recherche est immense. Un peu plus tard, l'une des familles des disparus communique aux secouristes, l'itinéraire de la course laissé sur un ordinateur. Deux caravanes de secours se mettent en marche dans la nuit, l'une composée d'hommes de la CRS 6 de Saint-Laurent-du-Var basés à Saint-Martin-Vésubie, l'autre de gendarmes du PGHM de Saint-Sauveur-sur-Tinée. La progression s'effectue dans des conditions périlleuses sur un terrain très accidenté, avec de la neige et de la glace à partir de 2 300 m d'altitude.
C'est à 5 h 20, hier matin, que les secours repèrent grâce à sa lampe frontale le rescapé blotti contre un rocher à 2 700 m. Une quinzaine de mètres les séparent mais la jonction ne peut se faire en raison de la dangerosité des lieux. 200 m en contrebas, deux corps gisent, inertes.
Hélitreuillages difficiles
Il faut attendre le lever du soleil pour que l'hélicoptère Dragon 06 de la Sécurité civile puisse intervenir. A 8 heures, il est sur zone et le randonneur survivant peut être hélitreuillé. Souffrant d'hypothermie et de quelques écorchures, il est transporté aux urgences de l'hôpital Saint-Roch. Une heure plus tard, c'est l'hélicoptère de la gendarmerie, en provenance de Digne, qui récupèrent les deux corps.
Raymond Floch, le sous-préfet de Nice-Montagne, a survolé le site, hier matin lors des opérations. Il témoigne du courage des secouristes : gendarmes, CRS, pilotes et techniciens des appareils. « Cela donne le frisson quand on voit les pales des hélicos s'approcher à moins de 15 m des falaises et rester en hélistation, en raison de l'impossibilité de se poser dans ces lieux très inhospitaliers. Les hélitreuillages se sont déroulés dans des conditions pour le moins délicates.»
Traumatisé mais quasiment indemne, le rescapé, François Sabineau, a pu quitter l'hôpital dans la journée d'hier.
Au total, les secours coordonnés depuis un PC installé à la gendarmerie de Lantosque, ont mobilisé une vingtaine d'hommes. La gendarmerie a ouvert une enquête sur les circonstances précises du drame.
http://www.nicematin.com/article/cagnes-sur-mer/deux-randonneurs-cagnois-se-tuent-dans-la-gordolasque
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