jeudi 24 novembre 2011

Vingt ans de réclusion pour le meurtrier de Cagnes

Vingt ans de réclusion pour le meurtre à Cagnes d'une Anglaise refusant ses avances. Bien que sa condamnation soit bien supérieure aux 16 à 18 ans requis par l'avocat général, Franck Delacourt ne bronche pas.

À peine une minute plus tard, esquisse-t-il une légère grimace avant de suivre, sans un mot, les policiers le raccompagnant à la maison d'arrêt de Nice. Ses regrets de fin d'audience - « C'est inhumain, c'est affreux ce que j'ai fait » - n'auront pas incité la cour d'assises des Alpes-Maritimes à la mansuétude.
Il est vrai que la relation de ses méfaits a souvent glacé. Des agressions sexuelles commises sur trois nièces - actes prescrits et pour lesquels il n'est pas poursuivi - aux violences sur une fillette de deux ans (deux mois de prison ferme) et au meurtre au couteau dont il répondait hier devant la cour.

« Il a cassé, abîmé tous ceux croisant sa route, résume l'avocate générale Laurie Duca. J'ai toujours cru qu'il existait nécessairement quelque chose de beau en chacun d'entre nous. Mais, hélas, je n'ai rien trouvé dans le parcours de l'accusé, dans des faits d'une sauvagerie inouïe et dans ses bredouillements contrits des deux derniers jours. »

Le soulagement de la fille de la victime

« En prenant en compte d'éventuelles remises de peine, Franck Delacourt ne recouvrera pas la liberté avant a minima treize ans », se félicite à la partie civile Me Bertrand Dubois. « Une condamnation à vingt ans, c'est le minimum que j'attendais », ajoute, soulagée, la fille de la victime, Karen Hagues, très digne tout au long des débats. « Si j'obtiens aujourd'hui justice, je n'aurai jamais d'apaisement sur le plan moral ».

« Je mériterais la peine de mort »

Côté défense, Me Delphine Girard-Gidel ne cache pas sa déception. « La cour d'assises a fait abstraction du parcours de déshérité de mon client ». « D'intelligence faible selon les experts, il a quitté l'école à 14 ans », avait-elle plaidé en matinée. « C'est un homme pas fini, pas structuré. Son père était violent et alcoolique. Avec sa mère, il n'a pas coupé le cordon, continuant à 45 ans à vivre dans son appartement, entretenant avec elle une relation forcément malsaine. Le jour des faits, il était comme d'habitude, imbibé d'alcool. Sobre et sevré, comme il l'est depuis son incarcération, il n'est pas dangereux ». Selon son avocate, Franck Delacourt ne devrait pas interjeter appel. Avant que le jury ne se retire pour délibérer, n'a-t-il pas admis, de son habituel air de chien battu, « mériter la peine de mort », ajoutant qu'il « l'aurait acceptée si elle n'était pas abolie...»
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/vingt-ans-de-reclusion-pour-le-meurtrier-de-cagnes

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