A-t-il tiré en l'air parce qu'il se sentait menacé ? A-t-il appuyé sur la gâchette par mégarde ? Ou a-t-il voulu tuer ? Lundi, il était toujours impossible de répondre à ces interrogations ; le parquet de Grasse se refusant à donner la moindre information sur cette nuit de jeudi à vendredi, quand un policier niçois d'une quarantaine d'années - qui n'était pas en service - a tiré avec son arme en pleine rue Aubernon, à Antibes.
Néanmoins, si la justice a opté pour le mutisme, certains éléments tendent à prouver qu'elle prend les faits très au sérieux. Après sa garde à vue, le brigadier-chef, arrêté par ses collègues antibois, a été placé en détention provisoire dans une maison d'arrêt de la région. Il a également été suspendu de ses fonctions d'officier de police judiciaire.
Il faut dire que, selon certaines de nos informations, plusieurs éléments sembleraient l'accabler. Lors de la soirée passée dans le bar de la rue Aubernon, il aurait, en effet, bu plus que raison. De même, un impact, qui pourrait être celui d'une balle, a été retrouvé dans un mur face à l'établissement. Et cet impact est à hauteur d'homme…
Un policier exemplaire
Tous ces éléments sont, désormais, entre les mains d'un juge d'instruction de Grasse et de l'IGPN (la police des polices). Et, en attendant que lumière soit faite sur cette affaire, la stupéfaction règne dans les rangs de la police. Car l'agent écroué a toujours été un fonctionnaire exemplaire. Jamais aucune sanction à son actif. Mieux, il a travaillé plusieurs mois en ambassade, dans les Balkans. « C'est un policier émérite. Tout le monde le dit, à commencer par sa hiérarchie, lance Laurent Martin de Frémont, délégué syndical d'Unité SGT Police 06. Aussi, si les faits, qui sont graves, sont avérés, c'est malheureusement la preuve que les policiers sont des hommes comme les autres. Nous sommes aussi capables de péter les plombs. De là à dire que la pression a pu jouer un rôle, c'est sans doute précipité. L'alcool n'a assurément pas aidé. Mais aucun paramètre ne peut être exclu. »
Cette affaire pose, en tout cas, la question du port d'arme des policiers en dehors de leurs heures de service.
Un agent sur deux garde son arme avec lui
Environ un fonctionnaire sur deux garde son pistolet avec lui quand il rentre à son domicile, tandis que l'autre moitié le laisse à l'armurerie. « Évidemment, on pourrait prendre la décision de réintégrer toutes les armes, reprend Laurent Martin de Frémont. Mais cela pose des problèmes de logistique et cela peut aussi nuire à l'efficacité de certaines interventions. »
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/antibes-le-policier-nicois-auteur-du-coup-de-feu-ecroue
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