Deux ans de prison pour l'escroc

Le parc automobile dont il disposait était cossu : une Porsche Cayenne, une Audi A3, une Citroën C5 et une BMW mini-Cooper.
L'homme, avec un ou deux complices dont il ne donne pas le nom, utilisait une méthode simple : il sonnait à la porte d'une personne âgée, se présentait comme un policier en pleine recherche d'un voleur et, au final, demandait à l'occupante des lieux où elle tenait ses sous, ses chèques et sa carte bleue.

Évidemment, le forfait accompli, les comptes des victimes étaient sérieusement ponctionnés. Ainsi, la dame de Marcq-en-Baroeul âgée de 90 ans se voit délestée, le 10 novembre dernier, de deux cartes bleues. Et 3 164 euros sur le premier compte, 3 436 euros sur le second, s'évaporent.
Stocks de bons vins

La voisine de la volée reconnaît le prévenu. On retrouve des traces de l'achat de stocks de bons vins : Meursault, Veuve Clicquot, bref uniquement des grands crus classés. Les commerçants reconnaissent aussi le prévenu.
Outre les escroqueries, Déjie Hoffman ne dédaigne pas un cambriolage le 3 janvier à Saint-André, d'autres méfaits le 10 novembre 2011, un vol par ruse, etc.

Comme le souligne Me Sebbag, son avocat, le prévenu a été arrêté sans heurts : il a été interpellé le 2 février alors qu'il venait au palais de justice de Lille pour y répondre d'autres faits.
Lors de sa première comparution, le prévenu ne reconnaissait rien, alors qu'hier Déjie Hoffman adoptait une position plus réaliste. À noter qu'une instruction est en cours sur un autre volet : le prévenu aurait capté une grande partie des biens d'un vieil homme qui a eu le malheur de voisiner avec lui.
Trois ans dont un avec sursis

Pour le procureur Douglas Berthe, « ce type de délinquance organisée est un cancer qui prolifère dans la société, un commerce très lucratif ». Mais le procureur ajoute que, « si l'on constate tous les jours à quel point les personnes âgées peuvent être grugées, il est difficile d'arrêter les responsables ». Et le procureur de conclure : « Ici, nous en avons un. Et ce n'est pas un petit exécutant.
C'est un responsable qui, avec ses complices, prépare ses coups méticuleusement, répartit les tâches, choisit les complices, définit les cibles, s'enrichit sur leur dos ». Trois années de prison sont requis.
Du côté de la défense assurée par Me Sebbag, du barreau de Paris, on n'admet que « le caractère nauséeux des faits ».

Mais l'avocat ajoute que le prévenu est « un être humain pour qui il existe aussi une échelle des peines ; trois ans, c'est trop ».
L'escroc s'en sort avec trois ans de prison dont un avec sursis et mise à l'épreuve

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2012/02/17/deux-ans-de-prison-pour-l-escroc.shtml