L'autopsie pratiquée sur les deux fillettes décédées dimanche soir lors d'un tragique accident de la route a révélé qu'elles portaient bien leur ceinture de sécurité.
Le chauffeur du minibus devrait prochainement être mis en examen pour homicides et blessures involontaires par conducteur.
DEPUIS l'accident mortel qui a eu lieu dimanche soir sur la route de Monthermé en direction de Bogny-sur-Meuse où deux fillettes âgées de 9 et 13 ans, avaient perdu la vie et deux autres enfants avaient été grièvement blessés, une question était sur toutes les lèvres : les enfants avaient-ils bouclé leur ceinture de sécurité ?
Une interrogation qui a été levée, hier soir, par la substitut du procureur Marlène Borde : « L'autopsie pratiquée sur les deux victimes confirme qu'elles portaient leur ceinture de sécurité ».
Dans son rapport d'autopsie remis à la justice ardennaise, le médecin légiste révèle également que les deux fillettes sont décédées brutalement lorsque le minibus a tapé l'arbre sur le côté droit du véhicule au niveau de la porte coulissante.
Par ailleurs, les premiers éléments de l'enquête ont montré que le minibus a rebondi sur l'arbre avant de se coucher sur le côté où se trouvaient les deux victimes décédées pour ensuite glisser sur une bonne centaine de mètres. Les fillettes n'avaient donc aucune chance de sortir vivant de ce terrible accident.
En état de choc, l'éducateur qui conduisait le véhicule avait réussi à s'extraire de l'habitacle pour porter secours aux enfants qu'il ramenait à la maison Don Bosco où ils étaient placés suite à une décision de justice du juge des enfants du tribunal de grande instance de Charleville-Mézières.
L'éducateur a alors téléphoné aux secours et a pris des nouvelles de chaque enfant en les appelant par leur prénom. La fillette âgée de 11 ans, dont les parents résident à Mouzon, a été la première à répondre à l'appel du chauffeur. Ce dernier a raconté aux enquêteurs, lors de son audition, que le frère des deux victimes, âgé de 12 ans, pleurait et qu'il lui a dit qu'il avait mal à la main. Il a d'ailleurs été transféré dans un hôpital parisien où il a été amputé d'un doigt. Alors que les deux autres enfants ne répondaient pas, l'éducateur s'est aperçu que l'une d'elles perdait beaucoup de sang et que l'autre était manifestement déjà morte.
Une véritable patinoire
Le procureur de la République de Charleville-Mézières a expliqué, lundi lors d'une conférence de presse, que l'accident avait été causé par un dérapage du minibus sur une plaque verglas très ciblé. « Le conducteur a bien senti qu'il était incapable de maîtriser son véhicule lorsqu'il est passé sur la plaque située dans un virage ». Le procureur a aussi raconté qu'il avait recueilli des témoignages de personnes qui se trouvaient sur les lieux : « Elles m'ont confirmé qu'il était impossible de rester debout dans ce virage à cause de la plaque de verglas qui s'est formée très tard dans la soirée. Le maire de Bogny-sur-Meuse était passé au même endroit vers 17 heures et a confirmé que la route ne glissait pas. Mais, il est tombé un peu de neige et le temps s'est humidifié. Le froid est arrivé rapidement en soirée transformant le virage en véritable patinoire. L'accident s'est produit dans une zone forestière généralement propice à la formation de verglas », a encore souligné le chef du parquet.
Les deux enfants qui ont été blessés dans l'accident ont été entendus par les gendarmes. Une expertise du véhicule a été pratiquée car le parquet cherche à connaître l'état du minibus mais aussi à quelle vitesse roulait le conducteur sur cette route considérée comme dangereuse par tous les spécialistes.
Selon toute vraisemblance, le sort réservé à l'éducateur de Don Bosco devrait être le même que celui du conducteur anglais dans l'accident de bus de l'A26. Il devrait être mis en cause en fin de semaine car le code de la route indique que tout conducteur droit rester maître de son véhicule. Il devrait être mis en examen pour homicides et blessures involontaires par conducteur.http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/les-deux-fillettes-avaient-boucle-leur-ceinture-de-securite
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