Un des accusés a révélé hier que Christophe Vautrin voulait entièrement débiter le corps de sa victime à Saint-Quentin en 2008. C'est finalement une tête et un corps qui ont été retrouvés dans un garage en mai 2009.
C'EST l'histoire d'un huis clos macabre avec quatre personnages et une chienne rottweiler à Saint-Quentin en avril 2008.Aucun jour précis n'est avancé avec certitude sur la scène qui se déroule alors.
Il y a le mari, Pascal Damhet, un père de cinq enfants, la victime, son épouse, Laétitia Damhet, son amant, Jérôme Cardot, et un ami, Christophe Vautrin, accompagné de son molosse.
Hier, le trio a raconté la mise à mort de Pascal Damhet âgé de 41 ans. Des récits glaçants avec des visions d'épouvante comme celles de Jérôme Cardot. « Je me suis réveillé avec un bruit, un cri. J'ai vu Christophe Vautrin lui mettre deux coups de couteau. J'ai bu du rosé toute la nuit. Pascal était allongé dans le salon à côté du canapé où Christophe dormait. Pascal est mort les yeux ouverts. Il a été mis sous la douche. Au bout de 48 heures, Christophe Vautrin voulait découper Pascal en morceaux, lui enlever les dents, lui couper les mains, le faire disparaître complètement ». Une rage incompréhensible d'autant plus que Christophe Vautrin, poursuivi pour meurtre, indique qu'il ne haïssait pas Pascal Damhet.
La victime arrive en début d'après-midi et se dispute avec son épouse à son domicile. Une insulte fuse peut-être. Christophe Vautrin ne l'accepte pas. « Je l'ai secoué et je lui ai mis du papier dans la bouche pour qu'il se taise ».
Une ruse efficace
Pascal Damhet s'en va. Christophe va le chercher dehors. Il souligne qu'il veut s'excuser de son comportement. Des tensions jaillissent à nouveau à l'intérieur. « Quand Pascal a vu Jérôme avec un verre, il en a voulu un. J'ai refusé. J'étais concentré sur la préparation du manger. Pascal a pris un couteau. Je lui ai mis un coup avec une feuille de boucher. Je ne me souviens que d'une entaille dans le cou. Cela saignait un peu. Pascal était toujours vivant ». Il accuse Jérôme Cardot d'avoir aussi usé du couteau mais celui-ci n'est accusé que de recel de cadavre.
La chienne surgit. Christophe Vautrin la ramène dans une chambre. Mais l'animal rôde. Il est excité par le sang qui coule sur le parquet du salon et forme une longue flaque d'un mètre de long.
Un sac en plastique est placé sur la tête de la victime. Elle devient un objet inutile et gênant.
Les conversations s'orientent vers le meilleur moyen de se débarrasser du cadavre. Il est transporté une nuit dans un container à poubelle. « J'avais pensé creuser un trou pour le mettre dedans », explique Christophe Vautrin d'une voix sans émotion. Froide comme un glaçon qui ne fondra jamais.
Un repérage est réalisé mais l'endroit semble peu propice à un enterrement. Même sans cérémonial.
L'histoire aurait pu demeurer plus longtemps ignorée, un corps sans sépulture, des chairs rongées par le temps dans un garage sombre, une vie effacée par l'oubli.
Un soir du 15 mai 2009, Jérôme Cardot soulage sa conscience en se rendant à la brigade de gendarmerie de Saint-Quentin. Les policiers sont chargés de l'enquête. Ils suivent la piste de Christophe Vautrin et parviennent même jusqu'à lui. Il est retrouvé dans un appartement. Mais le suspect tend à la patrouille des papiers d'identité en sa possession qui ne lui appartiennent pas. Une maîtrise insolite pour un homme qui ne connaît qu'une maîtresse, la colère. Un homme capable d'en décapiter un autre juste pour un mot de trop. Christophe est arrêté finalement chez sa sœur, place de l'Hôtel-de-Ville, à Saint-Quentin grâce aux repérages de son téléphone. L'ancien parachutiste n'oppose aucune résistance.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/assises-les-accuses-racontent-le-meurtre
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