vendredi 27 avril 2012

Le doigt de l'ouvrière arraché par la machine

Cette ouvrière, employée depuis 3 ans dans l'ex-usine Tréviform à Marssac, connaissait bien son boulot et les machines. C'est pourquoi, explique Philippe D, l'ancien directeur âgé de 68 ans, elle a été choisie le 29 novembre 2010 pour alimenter une machine d'impression destinée à un client marocain. Mais lorsqu'un couvercle de pot en plastique est resté coincé sous un rouleau, elle a eu le mauvais réflexe de tenter de le décoincer sans arrêter la machine. Sa main a été happée et c'est avec une phalange en moins à la main droite qu'elle est venue témoigner, hier, à la barre du tribunal correctionnel. Son ex-patron était poursuivi pour ne pas avoir su mettre des équipements de travail préservant sa sécurité. Le système automatique de coupure électrique avait été débranché pour être modifié à l'export.
« Ce n'est pas le salaire de la peur dans nos ateliers, lance le prévenu. Nos machines sont sécurisées selon les normes. Celle-ci était en stock et on la remettait en état pour la vendre. L'employée connaissait parfaitement son travail, elle a eu un mauvais réflexe. Il lui était interdit d'intervenir sur des machines en marche ».
Pour Me Karine Gros, qui représente ses intérêts, « cette machine n'était pas aux normes de sécurité. Qu'on ait voulu la vendre ou pas, elle y a quand même travaillé alors qu'elle était en phase de test, sans grille de protection. C'est à vous de veiller à la sécurité de vos employés ».

La main dans les rouleaux

La jeune femme n'a toujours pas repris son travail, sa main n'a plus toutes ses capacités.
« Le préjudice est grave, lance Pascal Suhard, le procureur de la République, avec une ITT de 99 jours. Il a commis trois infractions à la législation du travail. » Il réclame 3 500 € d'amende à l'encontre de l'ex-directeur.
Pas d'accord Me Emmanuel Gil en défense qui plaide la relaxe. « Ce n'est pas u patron voyou. Il faut éviter les amalgames. Les machines sont toutes les mêmes, l'opératrice est chargée d'approvisionner la machine avec les couvercles et de les réceptionner à la sortie. C'est tout. Elle n'était pas du tout chargée de la tester et encore moins d'intervenir sur les parties mécaniques. Au mépris des instructions, elle a mis la main dans les rouleaux ». L'ex-directeur a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et 3 500 € d'amende.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/04/27/1340132-le-doigt-de-l-ouvriere-arrache-par-la-machine.html

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