Deux jeunes militaires ont été reconnus coupables d’avoir frappé un jeune à la sortie du Colombiers, une discothèque laonnoise, et de l’avoir laissé pratiquement nu alors qu’il faisait - 13 °C. Quatre mois de prison ferme pour chacun.
L'HISTOIRE avait été originale sauf pour la victime : le 13 février, un jeune homme était découvert presque nu après avoir été frappé et dépouillé sur le parking du Colombier, une discothèque du bas de Laon ! Par - 15 °C…
Hier, le tribunal correctionnel de Laon jugeait les deux agresseurs. Deux militaires, reconnus par plusieurs témoins, ont écopé de 12 mois de prison dont 4 mois ferme pour Benoît Tannieres, principal agresseur. Le reste de la peine est un sursis avec mise à l'épreuve, comportant les obligations de travail et d'indemniser la victime. Son comparse, Grégory Petitjean, passera 4 mois en prison aussi, mais n'aura que 6 mois avec sursis comportant les mêmes obligations que Tannieres.
Un simple regard
Comment est-on arrivé à cette situation ? L'origine serait un simple regard… Les photos prises sur le lit d'hôpital de la victime témoignent de la stupidité de la réaction. Pour ne pas dire plus. Coups de pieds, coups de poing, tentative de strangulation, un bon cocktail de violence gratuite sur fond d'alcool. Comme dirait Francis Cabrel, « on est tout simplement un samedi soir sur la terre… » Enfin, dans les endroits où l'intelligence ne domine pas, surtout après « sept verres de whisky », glisse le plus fin (au sens morphologique du terme) des militaires.
« Votre version n'explique rien, glisse le président du tribunal, surtout pas les dégâts constatés sur le corps de la victime », après avoir entendu un début d'explication d'un des deux agresseurs. « Vous dites que vous êtes sortis pour séparer votre ami qui se battait avec la victime mais vous lui en avez collé deux. Cela ressemble plutôt à des violences en réunion ! » Le duo reconnaît les coups mais dément avoir laissé le jeune homme pratiquement en tenue d'Adam. Appelée à témoigner à la barre, la victime avance le contraire.
Violence inouïe
« Lorsqu'on leur laisse la chance de s'excuser, on n'entend rien, déplore la substitut du procureur, et quel que soit leur état de ce soir-là, rien ne peut justifier cette violence inouïe, surtout pour des gens inconnus de la justice jusqu'à aujourd'hui. » Elle enfonce : « Même si c'est lui qui vous a frappé le premier, la réaction logique était de partir ! »
D'où la demande de 8 mois de prison dont la moitié en ferme, « devant l'attitude des prévenus. Et d'ailleurs, je ne suis pas favorable à ce que cette condamnation soit exclue du casier judiciaire ! » Le tribunal l'a suivi en rejetant les dispenses d'inscription.
Résultat, lorsque le duo d'avocate des agresseurs, Mes Martins et Riviere, plaide, il part de loin. « Quatre mois de prison ferme pour deux gifles reconnues, précise notamment Me Martins, quelqu'un qui a simplement mal agi en n'allant pas chercher du secours dans la boîte de nuit. » Pour Me Rivière, le point de contestation est le suivant : lorsque son client et son comparse ont abandonné leur victime, il était encore vêtu : « Il y avait d'autres personnes présentes sur le parking et à la discothèque, personne n'a vu mon client revenir avec une paire de basket et une chemise ! »http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/prison-ferme-pour-les-militaires-cogneurs
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