La croisière avait bien commencé, mais elle a failli se terminer par un drame. L'intervention des gendarmes a été efficace.
QUATRE adultes autistes de l'association Sésame autiste implantée à Liévin (Pas-de-Calais), accompagnés de deux moniteurs-éducateurs, qui effectuaient une croisière découverte sur une pénichette sans permis, ont fait naufrage mardi dernier dans la commune de Glaire à côté de l'usine désaffectée où le bateau était accosté pour la nuit.
« On était mal barrés », a confié Bernard Caron, l'un des moniteurs qui tient à remercier les deux gendarmes du PSIG (peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie) de Sedan qui sont arrivés les premiers sur les lieux. « Ils nous ont sortis de l'eau. Je pense qu'ils nous ont sauvés la vie » reconnaît l'éducateur.
Les deux moniteurs et les quatre autistes, très choqués, ont donc regagné le siège de leur association à Liévin après un passage à l'hôpital de Sedan.
Bernard Caron revient sur cette nuit d'angoisse au cours de laquelle il a côtoyé la mort avec son collègue et ses quatre patients : « Les quatre adultes autistes qui participaient à cette croisière sont handicapés à 80 %. Il faut tout faire pour eux. Lorsque nous les avons réveillés à 2 heures du matin, il y avait déjà plus de 20 centimètres d'eau dans le bateau. L'eau continuait à monter, mais ils ne voulaient pas sortir. Ils avaient tellement peur et à cause de leur maladie, ils se sont refermés sur eux-mêmes. Nous avons quand même réussi à les faire monter sur le pont. Le bateau s'enfonçait de plus en plus et l'avant de la pénichette était déjà sous eau lorsque les deux gendarmes nous ont trouvés ».
Obstacle au fond de l'eau
En effet, comme une grande partie de la pénichette était sous l'eau, elle était pratiquement invisible depuis la berge, surtout à cette heure de la nuit. En plus, le moteur a pris l'eau, les lumières du bateau s'éteignaient au fur et à mesure.
C'est d'ailleurs une dernière lampe restée allumée qui a permis aux militaires de retrouver les naufragés.
Il faut dire que les choses avaient bien démarré pour le groupe : « Dans le cadre de nos activités, on avait réservé cette croisière depuis plus d'un mois, raconte le moniteur. Nous sommes arrivés lundi vers 15 heures à Pont-à-Bar pour récupérer le bateau. Le responsable nous a accueillis puis a expliqué pendant environ une heure, le maniement du bateau et notamment les manœuvres pour passer les écluses, disant que les écluses ferment à 18 heures. Nous sommes partis pour notre croisière découverte et lorsque nous nous sommes présentés à l'écluse de Villette à Glaire après 18 heures, celle-ci était fermée. Nous avons entamé un demi-tour sur la Meuse pour accoster près d'une berge située près de l'ancienne usine d'électricité. Il était 18 h 30, lorsque nous avons accosté. Nous nous sommes occupés des patients qui sont allés se coucher vers 20 h 30. On n'a rien vu d'anormal lorsque nous nous sommes couchés, à notre tour vers 23 heures. C'est mon collègue qui m'a réveillé vers 2 heures du matin pour me dire que le bateau prenait de l'eau ».
Selon les premiers éléments de l'enquête, c'est vraisemblablement au cours de la manœuvre pour aller accoster, que le moniteur qui était à la barre du bateau a accroché un obstacle au fond de l'eau, arrachant un renfort entre la coque et la mini-quille.
Une avarie qui a été constatée par les responsables de la société de location d'Ardennes nautismes de Pont-à-Bar, lorsque le bateau a été sorti de l'eau.
La mise à terre a permis à l'équipe de l'association Sésame autisme de récupérer en très mauvais état les bagages des six croisiéristes qui ont perdu dans cette aventure, deux guitares acoustiques, des appareils numériques et une télévision. Ils sont en revanche, sains et saufs et remercient encore les deux gendarmes de Sedan qui les ont fait sortir de l'eau ainsi que les sapeurs-pompiers qui les ont pris en charge après le sauvetage.http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/sauves-par-deux-gendarmes-du-peloton-dintervention-de-sedan
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