Nicole François entame une grève de la faim pour dénoncer la situation dans laquelle se retrouve sa petite-fille âgée de 8 ans, à la suite du divorce de ses parents.
VOILÀ une histoire comme il y en a malheureusement beaucoup. Une fillette de 8 ans est piégée au milieu d'une affaire de divorce et de droit de garde non respecté.
Sa grand-mère a décidé d'entamer une grève de la faim pour dénoncer la situation et faire en sorte que les autorités prennent le dossier en mains.
Depuis jeudi, Nicole François ne tourne qu'à l'eau et au café et rien d'autre.
Dans le garage de sa maison, rue Rogissart à Donchery, elle s'est installée, entourée par son mari Henri - prêt à prendre la relève si jamais Nicole venait à flancher avant que la solution ne soit résolue -, mais aussi de certains proches venus la soutenir dans son combat.
Sur la devanture de la maison, on peut lire, sur des banderoles, les raisons de la lutte que mènent ces grands-parents au nom de leur fille unique, Séverine, et donc de leurs petits-enfants.
Les soucis remontent à deux ans et demi déjà, quand Séverine et son mari décident alors de divorcer.
En attendant que le divorce soit prononcé, ce qui ne sera fait que le 27 mars dernier, le père a la garde du grand garçon de 16 ans et demi et la mère, Séverine donc, la garde de la petite Lorine, 8 ans.
« Déjà pendant ce temps, il a refusé le droit de visite du grand garçon à sa mère », s'écrie Nicole en parlant de son ex-gendre.
Aujourd'hui, sa fille Séverine habite Damvillers dans la Meuse, alors que son ex-conjoint réside sur les hauteurs de Sedan et les dates des vacances scolaires ne sont pas les mêmes dans les deux départements.
Aussi, Séverine fait l'effort d'amener Lorine chez son papa à Sedan, le 15 avril, comptant bien la récupérer la semaine suivante, selon les règles du droit de garde. Sauf que le père fait rapidement savoir qu'il ne la rendra pas à sa mère.
Dans les mains du procureur
Dimanche 22 avril, Séverine fait quand même la route, une nouvelle fois, pour se rendre au domicile sedanais pour chercher sa fille. Mais aucune réponse.
Direction le commissariat de Sedan pour dénoncer la situation. « C'était le jour du premier tour de l'élection présidentielle, ils lui ont dit qu'ils ne pouvaient rien faire pour elle », accuse Nicole François.
Avec son mari Henri, Mme François s'est elle-même présentée au commissariat de Sedan le lendemain.
« Ils n'ont pas voulu prendre notre plainte pour non-présentation d'enfant. Mais ils ont quand même appelé le père pour lui demander s'il voulait bien rendre la fillette. Il a répondu que non », raconte la grand-mère de la petite Lorine.
Entre-temps, le père a déposé, « pour protéger sa fille », une plainte au commissariat de Sedan contre la mère.
Une situation complexe donc. Les policiers de Sedan nous ont confirmé, hier, que « dès lors que la fille n'est pas en danger, ce n'est pas aux policiers d'aller la retirer à son père. D'autant plus qu'il y a une plainte en cours contre la mère. Par ailleurs, les grands-parents ne sont pas des victimes directes de cette affaire, on ne pouvait donc pas prendre leur plainte, même au nom de leur fille ».
Bien sûr, Séverine s'est attaché les services d'un avocat, en l'occurrence, Me Jolliot-Froissard, qui a fait remonter le dossier auprès des services du procureur des Ardennes.
Mais ce qui ne devrait être l'affaire que de quelques jours, commence à durer bien trop longtemps.
« Lorine est écartée de son petit frère et de sa petite sœur de 15 mois et 2 mois et 1/2 (Ndlr : les enfants que Séverine a eus avec son nouveau compagnon), ma fille est en grosse dépression. Elle a aussi déposé plainte dans la Meuse et le procureur de la Meuse devrait être saisi du dossier », se scandalise Nicole François qui souhaite une issue heureuse à ce dossier « avant qu'un drame ne se produise ».
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/greve-de-la-faim-au-nom-des-siens
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