Un dramatique accident est survenu, hier, vers 10 heures, le long de la voie ferrée, à 500 mètres du village de Jussy, au niveau du pont de Bray. Deux frères, qui marchaient le long des rails, ont été happés par un train. Le plus jeune des randonneurs est décédé sur le coup. Il avait 55 ans.
ILS avaient l'habitude de faire une marche environ deux fois par mois. Hier, les deux frères étaient en chemin. Mais, hier, peu avant 10 heures, un drame les a séparés à jamais.
Claude et Didier Kotland marchaient sur un chemin communal, une ancienne route qui reliait, avant les travaux, la commune de Jussy à celle de Maissemy. Environ 500 mètres à la sortie du village, ils avaient emprunté le pont de Bray.
Quelques jours auparavant, pour la énième fois, des malfaiteurs avaient volé le grillage qui empêche les piétons de se rendre sur la voie ferrée. Profitant de ce passage, les deux frères se sont engagés. Ils ne feront que quelques mètres, le long des rails. Un train, venant d'Amiens se dirigeant vers Chauny, est arrivé.
Le conducteur a aperçu les deux hommes, il a klaxonné à plusieurs reprises, puis a freiné, mais à son passage, les deux randonneurs ont été happés.
Didier, le plus jeune des frères, âgé de 55 ans et domicilié à Jussy, est décédé sur le coup. À côté, Claude, 75 ans, est lui aussi tombé au sol, il souffrait, notamment, de la jambe et de multiples contusions, mais, selon les secouristes, ses jours ne seraient pas en danger.
Les sapeurs-pompiers de Flavy-le-Martel, avec le renfort de leurs collègues de Saint-Quentin et de l'équipe du Smur, sont arrivés sur les lieux. Le frère aîné a reçu les premiers soins sur place, avant d'être transporté au centre hospitalier de Saint- Quentin.
« Il n'a pas entendu le train arriver »
Les gendarmes de la communauté de brigades de Saint-Quentin également présents, sous les ordres du commandant Houdain, ont été rejoints par l'identité criminelle et le médecin légiste. Le corps sans vie a été emmené à la morgue, tandis que les militaires interrogeaient les témoins. Il ne faisait aucun doute de l'origine accidentelle du drame.
Le frère blessé, fortement choqué, est parvenu à donner quelques explications aux enquêteurs. « Mon frère est trisomique et de plus sourd, il n'a pas entendu le train arriver, pas même les coups de klaxon. Je me suis alors précipité sur lui pour l'éloigner des rails. Trop tard, nous avons tous deux été happés. »
Claudine, la compagne de Claude, a aussi été entendue. « Il m'a téléphoné pour me dire de venir, qu'ils avaient été percutés par un train. J'étais sous ma douche, je croyais à une mauvaise blague. Hélas, c'était la réalité. Depuis la mort de ses parents, c'est lui qui s'occupait de son frère. Il venait chez nous, tous les week-ends. Ils étaient très unis », nous explique-t-elle.
Près de 300 mètres du point d'impact, le train a été immobilisé et les passagers ont été priés de descendre. Plusieurs membres du personnel de la SNCF leur ont expliqué l'accident qui venait de se produire. Parmi eux, Corinne, qui devait se rendre à Tergnier ; elle est encore sous le choc et l'émotion. « Je viens d'apprendre que l'un des deux piétons est mort. Le conducteur du train ne pouvait rien faire, il a klaxonné de nombreuses fois, puis freiné. Nous, on n'a rien vu. Le chauffeur est jeune, je suis allé le voir, il est très choqué. »
Frédérique Betems, première adjointe de Jussy, a apporté de l'eau fraîche aux passagers du train, avant qu'ils ne quittent les lieux à bord de taxis. L'élue a tenté de comprendre les circonstances de ce drame qui a frappé sa commune. « Bien sûr que je les connais bien, Claude est le boulanger du village. Lui et son frère sont des gens sans histoire et très estimés de la population. Pour notre commune, c'est une tragédie. »http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/trisomique-et-sourd-il-nentend-pas-le-train-arriver
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