Une peine ferme sans prison pour Martial Réveillon

Le tribunal d'Amiens a rendu hier son délibéré. Reconnu coupable, Martial Réveillon, d'Authieule, bénéficiera d'un bracelet électronique.

Le tribunal correctionnel d'Amiens a rendu son délibéré hier: Martial Réveillon, 55 ans, d'Authieule dans le canton de Doullens, a été condamné à 18 mois de prison dont six avec sursis et 10 000 € d'amende. Il ne retournera pas en prison. En 2007, il avait purgé 97 jours de détention provisoire. Pour le surplus, il portera un bracelet électronique.

Le 14 février dernier, le chef d'entreprise avait répondu d'une liste de onze accusations, pour des faits commis entre 2004 et 2007. Il a été acquitté de la prévention d'escroquerie mais reconnu coupable de recel, usage de faux, dégradation de bien d'autrui par moyen dangereux, vol, appels téléphoniques malveillants.

«Méchant, obsédé par le pouvoir et l'argent»

On trouvait dans ce pêle-mêle des règlements de compte professionnels, dans le milieu des travaux publics, et la vengeance d'un homme qui ne supportait pas que son ex-compagne refasse sa vie. Il était ainsi accusé d'avoir mis le feu ou crevé 22 pneus dans la ferme où travaillait son remplaçant dans le cœur de la dame. Illustration de ses méthodes brutales: il lui était aussi reproché d'avoir dérobé un engin de chantier à un fournisseur qui tardait à lui régler une facture.

Il y a deux mois, tandis que la procureur stigmatisait ce «méchant, obsédé par le pouvoir et l'argent», Martial Réveillon avait nié, parlant de «procès en sorcellerie». Il a maintenant dix jours pour faire appel. Sinon prendra fin plus d'un an de marathon judiciaire pour «l'homme que l'on adore détester», tel qu'il fut surnommé lors du procès d'assises où il était victime, en mars 2011.

Martial Réveillon fut en effet l'objet d'une tentative d'assassinat de la part de son propre fils, à Noël 2006. Le procès fut surréaliste: un défilé de témoins expliquant pourquoi le père «arrogant, manipulateur, escroc, égoïste, bourreau, raciste» (dixit... l'avocat général!) avait mérité son sort. Le fils avait écopé de deux ans ferme pour son crime. À peine plus que le père pour ses délits...

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