jeudi 14 juin 2012

La mort de Joseph De Wulf examinée à nouveau

En 2004, un septuagénaire est retrouvé mort dans sa grange. En 2011, deux hommes ont été condamnés aux assises de Laon. Ils ont toujours nié le meurtre. Lundi, la cour d’appel d’Amiens se penchera, une nouvelle fois, sur l’affaire.

LA cour d’assises à Amiens se donne une semaine pour tenter d’éclaircir les circonstances de la mise à mort d’un retraité, un soir de septembre 2004, en Thiérache. Le procès en première instance n’a pas permis de comprendre avec certitude pourquoi cet homme sans histoire a été tué à l’automne de sa vie.
Le 5 septembre 2004, Joseph De Wulf, 79 ans, est retrouvé mort, dans la grange, jouxtant sa maison au 2 chemin de Sommeron à Froidestrées. Le corps, en partie dénudé, gisant dans une mare de sang.
Il est défiguré. Un clou, enfoncé dans l’œil, a transpercé le cerveau ce qui est à l’origine de la mort. Le septuagénaire a semble-t-il été tabassé. Dans la petite fermette, tout est dévasté. Rapidement, les enquêteurs s’orientent vers un cambriolage qui a mal tourné. D’autant que Joseph De Wulf était l’heureux propriétaire d’une centaine de pièces d’or…


Beaucoup de zones d’ombre
Le premier procès, en février 2011, véritable marathon judiciaire, n’a pas permis de faire triompher la vérité.
L’un des accusés, José Sampaïo, 40 ans, a reconnu sa présence mais nie avoir porté les coups. Il s’est présenté comme un simple témoin totalement dépassé par la soudaine tournure prise par le cambriolage. Accablé par le poids des remords, il a été incapable d’affronter la famille De Wulf et d’apporter aux enfants de la victime les réponses à leurs nombreuses questions.
L’autre accusé, Ali Adjas, 53 ans, désigné pourtant par le premier, n’a cessé de crier son innocence. Il n’était pas en Thiérache, ce fameux 4 septembre 2004 dans la soirée lorsque Joseph De Wulf est sauvagement battu à mort dans sa maison de Froidestrées.
Si aucune preuve décisive ne l’accable, un grand nombre d’éléments plaident contre lui. Et notamment le fait qu’un relais téléphonique a bien enregistré sa présence à proximité du drame. Il a passé huit coups de fil de son téléphone portable la nuit du meurtre. Son profil aussi de délinquant endurci a pesé lourd au moment de délibéré. Me Moreau, a d’ailleurs admis « C’est le coupable idéal car il a un passé, une mauvaise réputation. »


Cinq jours pour y voir clair
En février 2011, après huit jours d’audience et six heures de délibéré, Ali Adjas, a été condamné à trente ans de réclusion criminelle pour violences mortelles et José Sampaïo à 12 ans de réclusion. Les deux avocats d’Ali Adjas ont immédiatement fait appel. En raison de cette décision, le ministère public avait fait de même pour la condamnation de José Sampaïo.
Seize mois plus tard, le procès en appel va donc s’ouvrir lundi à Amiens. Cinq jours pour replonger dans cet épais dossier qui fait 1,75 m de haut, si on met bout à bout tous les tomes de la procédure.
Pour bien des observateurs, il est clair que toute la vérité n’a pas été dite à Laon. Les langues vont-elles enfin se délier lors de ce second examen du dossier, sept ans et demi après les faits ? De nouvelles souffrances attendues pour la famille de Joseph De Wulf au cours de cette semaine qui s’annonce décisive pour eux. Le verdict est attendu vendredi.


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/la-mort-de-joseph-de-wulf-%07examinee-a-nouveau

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