Étonné de ne pas recevoir de quittance pour les 90 € versés directement à deux policiers en paiement d’un excès de vitesse, un ambulancier se présente le 19 décembre au commissariat de Nantes. Soupçon immédiat : l’argent a-t-il été détourné par deux motards affectés à la circulation ? La hiérarchie alerte le procureur, lequel confie l’enquête à la PJ et lance un appel à victimes dans la presse. Manière astucieuse d’envoyer un message public : l’abcès sera percé, rien ne sera caché. « On bosse dans des conditions difficiles et on est mal considérés, enrageait un fonctionnaire. Et voilà qu’un collègue abîme le boulot de tout le monde. »
Escorté jusqu'au distributeur
L’enquête a établi que les deux policiers ont empoché l’argent de six PV. Ces prunes visaient particulièrement des professionnels de la route dont le permis de conduire est l’instrument de travail. Payant illico, ils ont pu espérer échapper au retrait de points. L’un d’entre eux raconte avoir été escorté jusqu’au distributeur de billets…
Le policier et l’adjoint de sécurité ont été condamnés, hier, en audience de plaider coupable, à 6 mois de prison avec sursis et 500 € d’amende. La sanction apparaîtra sur leur casier judiciaire en dépit de leur demande d’indulgence.
« Juger en plaider coupable (audience qui échappe à la publicité d’un tribunal correctionnel) ne posait pas de difficulté, commente un magistrat. Les faits étaient déjà connus du public et reconnus par les mis en cause. »
À ces peines, s’ajoutent les lourdes sanctions administratives. L’adjoint de sécurité a été licencié dès l’ouverture de l’enquête. Au même moment, pour le fonctionnaire, une révocation a été demandée en conseil de discipline.
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