mercredi 27 juin 2012

Un gang du 93 écumait la Marne

La bande de Seine-Saint-Denis capturée cet hiver à Ville- en-Tardenois, après trois cambriolages d'habitations, n'en était pas à son coup d'essai. Deux des malfrats en avaient commis sept autres la veille, toujours dans la Marne.

CAMBRIOLAGES, course-poursuite, accident, coup de feu… Les habitants de Ville-en-Tardenois n'ont pas oublié les scènes de film qui ont animé leur commune le 19 janvier dernier.

Argent et bijoux
Pris en chasse par un témoin alors qu'ils venaient de visiter trois maisons à Courmas, Les Mesneux et Sarcy, quatre jeunes malfaiteurs originaires d'une cité d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) s'étaient retrouvés en prison ou en centre éducatif fermé après leur capture par les gendarmes.


« L'instruction va chercher à savoir si la bande n'aurait pas de précédents raids à son actif. Difficile, en effet, de croire à un coup d'essai », pouvait-on lire dans l'union du 25 janvier.
C'est désormais confirmé. La veille des trois cambriolages, deux des voleurs, âgés de 17 et 18 ans, en ont commis sept autres lors d'un périple accompli lui aussi dans la Marne avec un troisième larron.
Menée sur commission rogatoire du juge d'instruction, l'enquête des gendarmes de la brigade de recherches de Reims a permis de retracer leur raid commencé le matin du 18 janvier près de Fismes : trois maisons fracturées à Arcis-le-Ponsart, Savigny-sur-Ardres et Hourges. L'équipe a ensuite filé vers Châlons-en-Champagne, visitant trois maisons à Cuperly, La Cheppe et Courtisols, avant de bifurquer au sud pour y commettre un septième cambriolage au hameau de Normée, près de Fère-Champenoise.


Le « 9-3 » s'expatrie dans le « 5-1 »
Ce fut ensuite le retour dans leur cité du « 9-3 » avec bijoux, argent liquide et matériel informatique. Le lendemain, flanqués de deux autres complices de 15 et 16 ans, les deux meneurs revenaient dans la Marne, pour un voyage aller simple cette fois-ci. Ils furent retrouvés en possession de flacons de parfum, d'appareils photos numériques, de trois ordinateurs portables et d'une trentaine de bijoux en or (montres, colliers, gourmettes…).


Seule une partie du butin provenait du raid commis le jour même. C'est l'inventaire des autres pièces qui a permis de faire le lien avec certains des sept cambriolages commis la veille. Les investigations techniques ont fini de ficeler les deux lascars de 17 et 18 ans sur la totalité du raid.
De retour dans le cabinet du juge d'instruction, ils ont fait l'objet d'une mise en examen supplétive avant de repartir en cellule. D'autres secrets restent à découvrir, car une part non négligeable du butin récupéré par les gendarmes cherche encore ses propriétaires…


Au-delà du cas de la bande d'Aubervilliers, cette affaire témoigne d'une évolution du comportement de certaines petites frappes de banlieue. « Il y a une tendance à l'exportation de la délinquance de région parisienne vers des départements plus éloignés », analyse un magistrat rémois. « Un nombre croissant d'équipes quittent leurs cités pour sévir dans des départements comme le nôtre, très facile d'accès par l'autoroute. Cette migration s'explique par une pression policière de plus en plus forte en banlieue, un maillage plus étroit du territoire. Il y a aussi l'idée, très répandue chez ces délinquants, que toutes les personnes installées à la campagne vivent dans la richesse, et qu'il y a donc de l'argent à se faire chez elles. »
Entre ces bandes venues de région parisienne, les gangs itinérants originaires des pays de l'Est et leur clientèle locale, les gendarmes marnais n'ont pas fini de courir derrière les malfaiteurs.


http://www.lunion.presse.fr/article/marne/un-gang-du-93-ecumait-la-marne

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