samedi 30 juin 2012

Un trafiquant d'arme présumé se fait livrer à Givet

Les gendarmes marseillais ont interpellé un trafiquant d'armes présumé qui venait retirer un colis contenant une arme automatique envoyé depuis la poste de la commune ardennaise. Ils cherchent désormais à en identifier l'expéditeur.

DERNIÈRE ville fluviale traversée par la Meuse avant la Belgique, la commune de Givet est surtout connue pour sa foire aux Oignons qui se déroule traditionnellement le 11 novembre de chaque année. Mais les gendarmes marseillais pourraient bien s'intéresser à l'avenir à la Pointe des Ardennes pour une tout autre cause après y avoir récemment levé un lièvre n'ayant en l'occurrence rien à voir avec le patrimoine culturel de cette région frontalière ô combien stratégique.
Dans le cadre d'une enquête relative à une extorsion de fonds avec arme, diligentée en février 2011 par le parquet d'Aix-en-Provence, les limiers de la section de recherches de Marseille ont en effet mis au jour une affaire incidente de trafic d'armes, placée sous la houlette du parquet de Marseille, qui pourrait bien les conduire désormais à se rendre à l'autre bout de la France en terres ardennaises dans le but d'identifier un individu soupçonné d'avoir fourni à un trafiquant d'armes présumé marseillais, un pistolet automatique de type CZ.
Ce dernier, un entrepreneur en maçonnerie de 51 ans se présentant comme un collectionneur, a été interpellé en flagrant délit le 7 juin, au moment où il venait retirer dans un bureau de poste du 12e arrondissement de la cité phocéenne, un colis parvenu la veille d'une poste restante de Givet contenant la fameuse arme de fabrication tchèque, entièrement montée. Celui-ci était soupçonné depuis quelque temps d'avoir fourni des armes aux deux auteurs présumés d'une extorsion de fonds perpétrée en février 2011, que les hommes du GIGN ont interpellés début mars 2011. Au cours de la perquisition de leur domicile, les gendarmes avaient découvert un pistolet automatique Glock et deux fusils d'assaut de type Kalachnikov.

150 kilos de munitions

C'est en perquisitionnant le domicile de ce collectionneur douteux que les hommes de la section de recherches de Marseille ont ensuite mis la main sur un véritable arsenal de guerre, toujours dans le 12e arrondissement de la ville. Au total, 27 armes de tous calibres - des fusils d'assaut de type Kalachnikov, d'autres comme le M16 américain à lunettes ou à visée laser, des pistolets mitrailleurs israéliens de marque Uzi, des armes de poing de calibre 9mm et 11.43mm - ainsi que 150 kilos de munitions ont été saisis dans une cache d'armes aménagée sous un escalier, derrière une cloison elle-même dissimulée par des meubles, de sa maison cossue du quartier de Montolivet. Une démarche jugée par les gendarmes plutôt atypique pour un collectionneur.
Chez lui a en outre été découvert un atelier parfaitement équipé pour le reconditionnement et la remilitarisation des armes. Pour les limiers marseillais, il ne fait d'ailleurs aucun doute que l'entrepreneur en maçonnerie se livrait à leur commerce. Déjà connu de la justice après avoir été appréhendé en 2010 par l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) en possession de 16 armes qu'il se faisait envoyer par la Poste, puis condamné à 18 mois de prison avec sursis en février 2012, l'armurier clandestin a depuis été mis en examen dans cette nouvelle affaire, notamment pour association de malfaiteurs et détention d'un dépôt illicite d'armes, avant d'être écroué. Reste désormais pour les hommes de la Section de recherches de Marseille à savoir si ces armes sont impliquées dans la série de règlements de compte qui secoue les rues de la cité phocéenne depuis le début de l'année. Mais pas seulement : les gendarmes des Bouches-du-Rhône cherchent également à déterminer l'identité de l'expéditeur du colis envoyé au collectionneur marseillais depuis la commune de Givet et si d'autres armes ont été acheminées depuis la Pointe des Ardennes. Mais aucune information ne transpire pour le moment sur ce mystérieux individu dont on ignore même s'il est Givetois ou d'ailleurs. Officiellement, les gendarmes ardennais n'ont, en tout cas, pas encore été sollicités par leurs homologues marseillais dans le cadre de cette affaire


http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/un-trafiquant-darme-presume-se-fait-livrer-a-givet

Aucun commentaire: