Ils se connaissent et n'avaient jusqu'alors eu que des mots, certains soirs alcoolisés. Mais il y a quelques jours c'est une véritable expédition punitive qui a été menée par deux sans domicile fixe contre un troisième. Tous trois logeaient depuis plusieurs mois dans une cabane qu'ils avaient aménagée sur les rives du lac, à Bordeaux. Ils menaient une vie plutôt tranquille dans le quartier et ne faisaient guère parler d'eux. Pour une raison encore inexpliquée, l'un d'entre eux, natif de Villeneuve-Saint-Georges (94) et âgé de 41 ans a voulu expulser les deux autres. S'ils ne partaient pas, il menaçait de brûler la cabane. La vie en communauté semblait de plus en plus difficile mais ces derniers, des Girondins de 31 et 23 ans, n'ont pas voulu quitter les lieux. Le quadragénaire a donc mis ses menaces à exécution. À l'aide d'un briquet, il a incendié un matelas et une couette. Les flammes se sont vite propagées à la cabane qui a été en partie détruite.
Les agresseurs écroués
Les deux SDF ont alors voulu se venger. Ils ont décidé de lui donner une leçon. Pris à partie, il a tenté de se défendre mais les coups de pied et de poing ont plu avec une violence inouïe. Les deux hommes se sont acharnés. Frappé au visage avec une chaise, le quadragénaire a été abandonné, agonisant. Secouru, il a été hospitalisé au CHU où les médecins ont diagnostiqué une ITT provisoire de 21 jours. Opéré, il a dû se faire poser deux plaques de métal afin de reconstruire son visage marqué par la violence des coups. Les policiers de la brigade de Sûreté urbaine du commissariat de Mérignac, chargés de l'enquête, ont rapidement recueilli des éléments qui les ont conduits vers le plus jeune des SDF. Interpellé, il a été placé en garde à vue. Le lendemain, son compère d'infortune poussait la porte du commissariat, et se présentait aux policiers pour raconter l'agression. Ils reconnaissaient les faits, expliquant que la victime avait eu de la chance de ne pas finir dans le lac. Ils indiquaient également avoir volé un groupe électrogène.
Déférés au parquet, les deux agresseurs ont été écroués et placés en détention provisoire au centre pénitentiaire de Gradignan. La victime, sortie de l'hôpital, a été auditionnée par les policiers et a avoué avoir mis le feu parce qu'il ne supportait plus ses deux compagnons.
http://www.sudouest.fr/2012/07/30/un-sdf-roue-de-coups-782419-2780.php
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