vendredi 3 août 2012

Il conduisait à 184 km/h avec 8 adolescents à bord

« A 184 km/h, à la moindre erreur de conduite, le Jumpy part dans le décor et nous avons 6 ou 7 enfants morts, lance Joël Lalay, commandant en second de l’escadron départemental de (EDSR). C’est complètement irresponsable. » Mardi 31 juillet, trente ans jour pour jour après le drame de Beaune qui a coûté la vie à 44 enfants originaires de Crépy-en-Valois, la gendarmerie a pour consigne de surveiller particulièrement les transports collectifs. A 17h45, sur l’autoroute A 16, en bas de la descente d’Auteuil, les gendarmes interceptent un Citroën Jumpy roulant à 184 km/h. A bord du véhicule utilitaire, 8 adolescents âgés de 10 à 15 ans de l’association beauvaisienne Utile (Un terrain pour l’initiative, les loisirs et l’éducation).
Le conducteur est un homme de 28 ans, résidant dans le Bassin creillois. C’est un animateur de l’association. « Nous avons escorté le conducteur jusqu’au centre du peloton autoroutier, à la sortie Beauvais-Nord, précise Joël Lalay. C’est une procédure systématique pour les très grands excès de vitesse qui font l’objet d’un procès-verbal écrit. La vitesse retenue est de 174 km/h, ce qui signifie un retrait immédiat du permis de conduire et un dossier transmis à l’officier du ministère public. Le conducteur sera donc prochainement convoqué devant le tribunal de police de Beauvais. Ce n’est pas un récidiviste et les analyses en alcoolémie et stupéfiant se sont révélées négatives. »
Pour lui faire prendre conscience de son irresponsabilité, les gendarmes lui ont donné la lecture d’un article du jour sur le drame de Beaune. « Après avoir lu le journal, le conducteur nous a avoué qu’il ne pensait pas être dangereux, raconte Joël Lalay. Il n’était même pas particulièrement pressé. »
Quant aux jeunes, ils n’ont pas donné l’impression aux gendarmes d’être choqués. « Ça allait, ils ont joué au
pendant environ quarante-cinq minutes, indique l’officier. C’est le temps qu’il a fallu à la directrice de l’association et à un de ses collègues pour venir chercher les enfants et le véhicule immobilisé. »
Interrogée hier sur l’incident, Nadia Berkani, directrice de l’association Utile, n’a pas souhaité répondre à nos questions. « Je n’ai rien à dire sur cette histoire, lance-t-elle. On a fait ce qu’on avait à faire et nous n’avons pas besoin de ce genre de publicité. » Pas sûr en effet que les parents des enfants apprécient et ne demandent pas de comptes. « On les a vus et nous avons géré à notre niveau », conclut la directrice, agacée.


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