mardi 18 septembre 2012

Gaillac. Le mari «presque parfait» avait jeté sa femme du haut du pont

Ex-cadre de l'UMT, Guillaume Scheffer comparaît devant les assises du Tarn jusqu'à jeudi pour avoir tenté de tuer son épouse en la jetant du pont Saint-Michel à Gaillac, le 10 octobre 2008. Un personnage complexe.
Ghislaine, l'ex-épouse de Guillaume Scheffer, accusé d'avoir voulu la tuer en la jetant du pont de Gaillac, dans la nuit du 10 octobre 2008, ne peut retenir ses larmes. La lecture de l'ordonnance de mise en accusation, hier en introduction du procès d'assises à Albi, lui renvoie son drame à la figure. Le fait de se trouver, aussi, en face du père de ses deux enfants, de celui qu'elle a aimé et de celui qui a essayé de la tuer, ne peut qu'attiser son traumatisme psychologique. Ghislaine la miraculée, celle qui a survécu à une chute de plus de 20 m dans les eaux glacées du Tarn, se reconstruit lentement. Mais les blessures sont de nouveau à vif.
«Oui, je reconnais les faits et ma responsabilité totale», lance à la barre l'accusé. Il risque une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour cette tentative d'assassinat. Tout l'enjeu du procès sera d'ailleurs, pour la défense, de démontrer que ses actes n'étaient pas prémédités.

Formaté à la dure

Guillaume Scheffer, âgé de 45 ans, se tient droit dans son box. Des cheveux taillés court, une calvitie naissante, des petites lunettes, une veste blaser bleue sur une chemise blanche au col ouvert, lui confèrent une image austère. Il a maigri au cours de ces quatre années de détention provisoire. Il parle posément de sa vie comme un chef de service. C'est un homme de dossiers, rigoureux, méthodique. Une rigueur envers ses subalternes, surtout des femmes, qui lui ont valu des ennuis à l'UMT où il travaillait. Formaté à la dure, dès son enfance lorsque son père quitte la maison, il s'engage dans l'armée après le bac. Une seconde famille, stricte. Jusqu'à ce qu'elle le laisse tomber au bout de 5 ans.
À 30 ans, il souhaite se caser et fonder sa famille. Il rencontre Ghislaine grâce à une petite annonce passée dans un magazine de randonnée. Deux enfants naissent de leur union. Un couple sans histoires même si certains proches remarquent que quelque chose ne tourne pas rond chez lui.
«C'était un couple qui s'entendait bien. Il était fier de sa femme, il était heureux d'être marié», assure sa sœur aînée, institutrice.
Son amie de collège parle d'un être discret, timide, mal dans sa peau qui a eu du mal à s'adapter aux gens qui travaillaient à ses côtés mais aussi à sa famille qu'il aurait voulue idéale. Jusqu'au moment où tout a volé en éclats.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/09/18/1442405-un-mari-presque-parfait-dans-le-box-des-accuses.html

Aucun commentaire: