«Unie et recroquevillée dans la souffrance»
Avant la lecture des faits et l'audition de la conductrice le président Birgy tenait à préciser : «La prévenue n'est pas un délinquant ordinaire.Elle est jugée pour un accident de la circulation provoqué par une faute aux conséquences terribles, une faute d'inattention.» La relecture des faits tous reconnus par la Montalbanaise n'était qu'un moment terrible de plus ravivant larmes et douleurs pour la famille de Laurent Sucret présente au premier rang de l'assistance. Maître Michel Albarède du barreau du Tarn défendant en parties civiles les intérêts de Karine et des deux enfants du couple (Océane et Damien) insistait sur cet accident «dramatique, cette faute terrible qui a vu Laurent mourir broyé physiquement alors que Karine qui avait vu tout l'accident lui a tenu la main jusqu'à son ultime soupir.» L'avocat Albigeois poursuivait : «Damien ne reverra plus son père. Toute sa famille est unie et recroquevillée dans la souffrance.» Il soulignait enfin que tous attendaient un mot, quelques phrases écrites de la conductrice du 4x4… en vain.
Le substitut du procureur de la République Pierre Vignolles dans ses réquisitions remarquait d'entrée : «Dans ce type de procès il n'y a pas de bonne justice face au malheur définitif qui frappe une famille….»Plus loin il soulignait : «La peine n (atténuera pas le malheur qui vous frappe.» Comme la prévenu n'a aucun antécédent il réclamait à son encontre un an de prison assorti du sursis et une suspension du permis de conduire d'une même durée.
En défense et pour la conductrice du 4x4 me Jean-Louis Pujol reconnaissait la modération du réquisitoire dans la forme et le fond. Mais il voulait qu'on tienne compte aussi de la situation de sa cliente dont la voiture conditionne ses accouchements à domicile. Il demandait au tribunal une sorte d'indulgence…
Au terme de trente minutes de délibérations le verdict était rendu. Le président Birgy déclarait la conductrice coupable et la condamnait à une suspension du permis de conduire pour une durée d'un an et à 350 € d'amende. Karine les yeux rougis, le frère de Laurent et la famille quittaient alors la salle d'audience… Avec dignité, silence mais emportant avec eux l'amertume d'un verdict incomplet.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/09/26/1449069-permis-suspendu-pour-un-refus-de-priorite-mortel.html
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