En juillet 2008, trois hommes volaient, sous la menace, le contenu d'un coffre-fort au domicile d'un trafiquant de drogue rémois. Mandatés par ce dernier pour récupérer de la cocaïne, ils étaient repartis avec 16 000 euros en plus et des bijoux en or. Ils ont été condamnés à de la prison ferme.
IL était un peu plus de 16 heures, le 15 juillet 2008, lorsque trois individus se présentaient au domicile d'un trafiquant de drogue, dans le quartier Croix-du-Sud, à Reims, pour récupérer une importante quantité de cocaïne à la demande de ce dernier, fraîchement incarcéré à l'époque au centre pénitentiaire de Laon.
Déterminés et menaçants, tous trois pénétraient alors de force dans les lieux, occupés par deux membres de sa famille, avant de faire main basse sur le contenu d'un coffre-fort contenant 500 grammes de poudre blanche mais aussi 16 000 euros en espèces et des bijoux en or de grande valeur. Une demi-heure plus tard, ils rejoignaient en bas de l'immeuble un complice faisant le guet puis quittaient le quartier au volant d'une voiture, laissant derrière eux deux femmes largement éprouvées par leur violente intrusion et un coffre-fort vide.
Trois présents, deux absents
Plus de quatre ans après les faits, trois membres de l'opération - actuellement détenus pour d'autres causes - comparaissaient, mardi, devant le tribunal correctionnel de Reims, pour répondre de ce vol avec violence et complicité : Bamba Touré - un braqueur de 29 ans bien connu de la justice dont la réputation n'a rien à envier à sa taille (2,14 mètres) -, considéré par le ministère public comme la principale « cheville ouvrière » dans cette affaire, un certain Bemba Bah, 27 ans - lui aussi titulaire d'un casier judiciaire bien fourni -, et Hassan Bouali, 24 ans, dans le rôle supposé du guetteur.
Manquait cependant à l'appel James Sanches, 27 ans, qui devait comparaître libre. Livré par certains de ses complices comme l'un des membres de l'équipe chargée de récupérer la drogue, au même titre que Bemba Bah, celui-ci a en effet préféré briller par son absence.
Manquait aussi et surtout le troisième homme du groupe, dont l'identité demeure encore à ce jour la principale inconnue de l'équation. Le procureur-adjoint, Laurent de Caigny, n'a quant à lui pas manqué de regretter l'absence à la barre du commanditaire de l'opération.
A n'en pas douter, cela aurait eu le mérite d'y voir plus clair. Car dans cette affaire, « on ne saura jamais la moitié de la vérité » a déploré le ministère public.
Au domicile familial
Ce que l'on sait avec certitude, en revanche, c'est le rôle joué par Bamba Touré. Co-détenu du trafiquant de drogue à l'origine de cette histoire, celui-ci s'est contenté de « rendre service ». « Je le connaissais de vue, a-t-il expliqué au tribunal. Il m'a demandé si je connaissais quelqu'un qui pourrait se charger de récupérer la drogue chez lui. »
Aussi Bamba Touré reconnaît-il seulement avoir mis son co-detenu en relation avec Bemba Bah et fourni pour cela son téléphone portable. Ce dernier aurait ensuite réuni deux autres complices : James Sanches et le troisième homme qu'ils seraient allés chercher, ce 15 juillet 2008, à Epernay. Hassan Bouali, lui, aurait juste demandé à ce qu'on le conduise à Reims pour aller acheter des chaussures. Parvenus à Croix-du-Sud, il serait descendu et affirme ignorer la nature des événements qui ont suivi. Ce dont doute clairement le ministère public.
Toujours est-il que le jour des faits, Bemba Bah, James Sanches, le troisième homme de l'équipe et Hassan Bouali se garaient dans le quartier Croix-du-Sud. Puis les trois premiers montaient au domicile familial du trafiquant de drogue et s'emparaient du contenu du coffre-fort, Bemba Bah étant guidé au téléphone par le commanditaire depuis le centre pénitentiaire de Laon. Ce qu'ignorait ce dernier, c'est qu'on lui volerait aussi « les bijoux de famille » et 16 000 euros en espèces. Tout comme celui-ci ne s'attendait-il probablement pas à ce qu'on lui « carotte » sa cocaïne, la poudre blanche ayant par la suite été revendue à son insu.
De 6 à 15 mois de prison
En dépit des zones d'ombre, les débats, parfois tendus, ont cependant permis au tribunal de déclarer les trois hommes coupables des faits qui leur étaient reprochés.
Bamba Touré a écopé d'un an d'emprisonnement avec mandat de dépôt. De même pour Bemba Bah qui devra purger pour ces faits une peine de 15 mois de prison. Ayant déjà effectué plus de 6 mois de détention provisoire, Hassan Bouali, condamné à six mois ferme, est quant à lui débarrassé de cette affaire. Celui-ci continue néanmoins de purger une autre peine jusqu'à la fin du mois d'octobre.
En ce qui concerne James Sanches, il sera jugé ultérieurement dans ce dossier. Mais seul
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/quand-un-trafiquant-de-drogue-se-fait-carotter
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire