vendredi 5 octobre 2012

Haute-Saône : l’agriculteur tire sur cinq enfants à cheval qui étaient dans son champ

« Tu pars ou je tire ». Tremblante, Fanny garde encore cette image terrible de cet homme de 45 ans qui pointe son arme sur elle. « Il criait de partir, j’étais tétanisée. Il a tiré trois ou quatre coups de feu dans notre direction ». Résultat, son cheval se cabre et elle tombe au sol. « C’était la première fois que je montais ».
Samedi 15 septembre dernier, après un déjeuner en famille entre cousins, les cinq enfants de cette famille décident d’aller se promener à cheval. Il était 18 h, 18 h 30. Au même moment, Jean-Charles Renaud est averti que des bêtes divaguent sur ses terres. 0,84 g d’alcool dans le sang (à 20 h 52 en garde à vue), « il décide d’aller chasser la vache avec son fusil », a repris pour sa part Me Glaive, représentant Mathilde, une jeune fille mineure.
Dans les maïs, l’agriculteur excédé et alcoolisé, _ « j’avais bu deux verres de blanc le matin et une cannette de 50 cl de bière dans l’après-midi »_, tire en direction des cinq cousins. Et en atteint deux. « J’ai tiré en l’air », se défend le prévenu. « Vous êtes bigleux » le reprend de volée le juge Kato. « Il y en a un qui a pris un plomb dans le dos et une autre qui a été atteinte à la cuisse ». « Je ne sais pas si c’est en remontant le canon », concède maladroitement l’agriculteur. Allison a une vision très claire de la situation. 22 ans, la jeune femme arrive en boitant. « Je me suis enfuie pour me cacher et j’ai vu alors que je saignais de la cuisse ». Hier, elle avait toujours ce plomb dans sa chair. « À 1,5 cm de l’artère fémorale et de la cour d’Assises », a repris Me Bonnot, son conseil. Les chirurgiens ne voulant en effet pas opérer en raison de la dangerosité de l’acte.
Le parquet veut trois ans dont 18 mois ferme pour « ces enfants qui n’ont rien à voir avec les relations d’adultes ». Le prévenu serait en effet en conflit avec les parents de certains enfants depuis un an. L’avocate de l’agriculteur tente d’atténuer la responsabilité de son client par le contexte, et produit force attestations de moralité. Difficile à soutenir face à des tirs sur des enfants. Deux ans de prison dont six mois ferme, sans mandat de dépôt. Obligation de travail, de soins, d’indemniser les victimes et surtout : interdiction de détenir une arme.

http://www.estrepublicain.fr/justice/2012/10/04/haute-saone-l-agriculteur-tire-sur-cinq-enfants-a-cheval-qui-etaient-dans-son-champ

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