Aux Assises, Aurélie Nice, âgée de 29 ans, est jugée pendant trois jours, à partir du jeudi 11 octobre, pour le meurtre de son compagnon Jean-Baptiste Leveque qui voulait la quitter.
Cette histoire, prochainement jugée par la cour d'assises, commence par une découverte macabre.
C'est un père qui a trouvé le corps sans vie de son fils, le 10 mai 2010 vers 15 heures à Dizy-le-Gros. Bruno Leveque découvre la dépouille ensanglantée de Jean-Baptiste, près de l'escalier et puis Aurélie Nice, prostrée dans son lit. Elle dit : « J'ai tué Jean-Baptiste. »
Les gendarmes constatent sur la victime une dizaine de blessures causées par une lame, au cou, sur la poitrine et dans le dos.
Aurélie Nice, est elle aussi blessée aux poignets, dans la poitrine et au cou. Cette similitude de lésions intrigue inévitablement.
Aurélie Nice est trop choquée pour être interrogée. Elle confirme juste avoir tué son compagnon car il voulait la quitter.
Le couple vivait ensemble depuis neuf ans et était les parents de deux jeunes enfants. Ces derniers étaient absents au moment du drame survenu après de récentes tensions.
Jean-Baptiste a déjà annoncé à des amis qu'il allait la quitter pour une femme rencontrée un mois auparavant. Aurélie s'est, sans doute, doutée qu'il a déjà noué une relation en constatant sur le téléphone de Jean-Baptiste de tendres messages.
La scène de la dispute du couple est précédée et suivie de plusieurs coups de téléphone. Aurélie appelle son concubin dans la soirée du 9 mai en indiquant qu'elle ne se sent pas très bien. Il lui répond après 22 heures « J'arrive mais cela sera pire quand je t'aurai dit ce que j'ai à te dire. »
Au début, les relations entre la victime et celle qui est accusée de son meurtre, semblent calmes. Il lui apprend qu'il voit une autre femme et qu'il veut la quitter. Aurélie ne l'accepte pas et une relation sexuelle consentie se déroule. Mais Jean-Baptiste ne lui laisse pas beaucoup d'illusions en précisant que ce moment ne change rien à ses intentions. Jean-Baptiste s'endort.
"Je l'aimais trop"
Aurélie fouille ses affaires et découvre une boîte à musique. Un cadeau qui intensifie sa détresse. Elle se transforme bientôt en colère. Elle boit de l'alcool, tente de mettre fin à ses jours avec des médicaments puis se laisse gagner par la rage.
Elle est accusée d'avoir saisi un couteau, de s'être juchée sur son compagnon endormi dans la chambre et de l'avoir frappé dans son dos et le ventre en fermant les yeux. Il aurait tenté de s'enfuir mais ses forces l'auraient abandonné.
Elle prend une douche, et décide de mourir. Elle consomme des médicaments, s'inflige des coups de couteau. Mais la mort ne veut pas d'elle.
Elle saute donc par une fenêtre de la chambre des enfants d'une hauteur de quatre mètres.
Quand les gendarmes arrivent, les lieux ont été partiellement lavés. Un mot attire leur attention : « Je l'aimais trop, occupez-vous bien des enfants. »
L'accusée explique qu'elle n'a pas voulu tuer son compagnon. Sa personnalité va être étudiée avec beaucoup d'attention par les experts. Des avis la présentent favorablement comme une personne ne présentant plus de dangerosité.
Mais l'accusation dispose de quelques arguments pour la décrire comme une femme peu fiable, égoïste. Des commentaires insistent ainsi sur son profil de « femme facile » mais elle ne reconnaît que deux courtes relations avec des amants.
Incarcérée depuis le 15 juin 2010, elle dispose d'un atout de taille avec le choix de Me Blandine Lejeune, du barreau de Lille, de la défendre. C'est une des vedettes de l'affaire d'Outreau et elle a été formée par Me Dupond-Moretti. Autant dire que c'est une experte des joutes oratoires et de la procédure. En face, Me Duflot, de Laon, et Me Vignon, de Saint-Quentin, représentent la famille de la victime.
Le verdict devrait être connu, le lundi 15 octobre, après trois jours de débats.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/meurtre-a-dizy-le-gros-elle-ne-supportait-pas-detre-quittee
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