A la suite du démantèlement d'un trafic de cannabis, le champion de kick-boxing Karim Merini a été condamné.
Le 4 octobre, le Saint-Quentinois Karim Merini, quintuple champion de France de kick-boxing, comparaissait devant le tribunal pour trafic de drogues et trafic de contrefaçons. À ses côtés figuraient quatre consommateurs, dont un de ses oncles.
Maître Gilles Laurent avait plaidé la relaxe pour Karim Mérini, en soulevant une nullité de procédure.
Les gendarmes et la justice soupçonnaient le sportif d'être à la tête d'un vaste trafic de cannabis, s'étirant de Bohain-en-Vermandois à Coucy-le-Château en passant par Saint-Quentin.
Le 5 décembre 2011, au petit matin, dans l'une des barres HLM de la rue Henri-Hertz, au cœur du quartier Europe à Saint-Quentin, le champion aperçoit les gendarmes qui se dirigent vers son immeuble. Comprenant qu'ils viennent pour lui, il prend la fuite.
Les gendarmes perquisitionnent le domicile de son père chez qui il vit. Ils trouvent deux pistolets, des dizaines et des dizaines d'objets contrefaits, et un peu de drogue.
C'est là qu'ils vont commettre une erreur. Un gendarme en rédigeant le procès verbal de perquisition commet une faute lors de la rédaction. Il écrit que la perquisition a été autorisée par le parquet. Or, c'est le juge des libertés et de la détention qui autorise par écrit la perquisition à la demande du parquet. Une erreur de rédaction uniquement puisqu'un juge des libertés et de la détention a bien été sollicité et une autorisation écrite a bien été rédigée.
Quoi qu'il en soit, cette erreur rend la pièce de procédure vicée. Une seule pièce sur les 120 que contient le dossier.
Tous reconnus coupables
Ce 5 décembre 2011, les gendarmes se rendront ensuite chez un ami du sportif qui habite l'immeuble, pensant y trouver Karim Merini. Ils tombent ainsi sur la « nourrice », par hasard et mettent la main sur un sac rempli de drogue.
Karim Merini se livrera aux gendarmes près de quatre mois après les faits, reconnaissant le trafic d'objet contrefaits, mais niant toute participation au trafic de drogue. Il y a une semaine, son avocat, Maître Gilles Laurent avait demandé non seulement la nullité de la perquisition chez le père du sportif, mais aussi la nullité de tous les actes qui en découlaient.
Si les juges du tribunal correctionnel de Laon ont reconnu que le procès verbal de perquisition était nul, ils se sont rangés à l'avis de la substitut du procureur, Blandine Leroy, qui estimait que sans les résultats de la perquisition, il y avait assez d'éléments dans le dossier qui incriminait le sportif.
Karim Merini a ainsi été reconnu coupable et a été condamné à une peine de quatre ans d'emprisonnement dont trois ans et cinq mois avec sursis. L'oncle du sportif chez qui les gendarmes ont retrouvé 40 grammes de cannabis a écopé de six mois de prison avec sursis, tout comme la « nourrice présumée » et un consommateur chaunois. Le quatrième prévenu, un consommateur aussi, écope d'un an de prison, dont six mois avec sursis.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/trafic-de-cannabis-karim-merini-condamne
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