samedi 3 novembre 2012

Montauban. Trois ans de prison ferme pour le braqueur de la boulangerie

Dimanche dernier, au petit matin, Mervyn K. 18 ans, attaquait la boutique de la Porteuse de Pain dans le quartier de la Fobio à Montauban, le visage dissimulé par une écharpe et muni d'une arme de poing qui allait s'avérer factice. Il intima l'ordre à la vendeuse complètement tétanisée de lui remettre l'argent. Plus violent encore il rajoutait «plus vite où je t'en mets une» l'arme pointée vers elle. Elle fit face seule face au cambrioleur qui allait repartir avec les 48 euros de la caisse. À peine âgé de 18 ans Mervyn K. a derrière lui un lourd passé de délinquant, accompagné de nombreuses condamnations ou incarcération. Il était sorti de prison le 10 juillet dernier. La seule chose qu'il a fait depuis sa sortie de prison c'est d'acheter l'arme qu'il utilisa dimanche dernier.
Aux questions du président Alain Birgy pour sa défense, l'accusé indiqua «J'avais besoin d'argent. Pour l'arme, je ne peux dire qui me l'a vendue. Il y a des gens au-dessus très dangereux. Je n'avais pas pris conscience des conséquences de ce que je faisais avant de le faire». Quant à l'état de la vendeuse uniquement soutenue par une sœur à l'audience, l'agresseur indiqua «elle tremblait. Cela m'a fait mal au cœur. J'y étais, il fallait que j'aille jusqu'au bout».
Une victime qui vint à la barre pour questionner son agresseur en ces termes : «Quel va être mon avenir ? Pensez-vous que je pourrai retrouver un travail, en sachant que j'ai deux enfants en bas âge et que j'ai toujours travaillé. Comment vais-je faire ?» Et l'accusé de répondre : «Je sais que cela sera compliqué. Je suis allé jusqu'au bout». En partie civile Me Séverine Lheureux parlait avec émotion «d'une femme en grande détresse, victime du syndrome post-traumatique, qui va perdre son travail en CDD qui s'achève ce lundi et qui se demande comment elle va nourrir ses enfants» propos qui mirent en colère l'accusé. Le président Alain Birgy lui demandant de se taire et de parler lorsqu'on lui donnerait la parole et de ne plus «en faire qu'à sa tête».

CINQ ANS DE PRISON FERME REQUIS

Le procureur Pierre Vignoles allait requérir 5 ans de prison et 5 ans d'interdiction de séjour en Tarn-et-Garonne pour un homme qui «n'était pas en situation d'urgence et avait décidé de braquer un commerce. Il n'y a aucune valeur morale chez ce garçon et un mépris total d'autrui. Il n'y a plus de place pour une mise à l'épreuve». En défense Me Jérémy Glories demanda la clémence en mettant l'accent sur son enfance très difficile «basée sur la violence familiale». Il insista sur le fait que son insertion passerait par le travail. La cour avec deux jurés citoyens allait condamner Mervyn K. à 3 ans de prison ferme, à l'interdiction de détenir et de porter une arme durant 5 ans et à verser 3 500 €de dommages et intérêts à sa victime.
Un verdict accueilli dans une grande sérénité dans une salle pratiquement vide, montrant bien qu'il n'y avait qu'une seule victime dans cette affaire.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/11/03/1480949-condamne-a-3-ans-de-prison-ferme.html

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