Les agents de contrôle de la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) de la Gironde ont d'abord pensé à un bug informatique. Mais, face à la répétition des faits, ils ont creusé le sillon et cherché à en savoir davantage sur les pratiques de cet infirmier libéral bordelais de 53 ans qui travaillait régulièrement plus de 24 heures par… jour !
Très vite, ils ont découvert que cette suractivité cachait une monumentale escroquerie. Une plainte a été déposée et la division des affaires économiques et financières de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) a été saisie.
Les investigations ont porté, pour l'instant, sur la période 2009-2010. D'ores et déjà, l'enquête aurait mis en évidence une escroquerie avoisinant les 500 000 euros. Convoqué par la police judiciaire et placé en garde à vue, l'infirmier aurait reconnu les malversations. Hier, il a été déféré au parquet de Bordeaux et présenté à un juge d'instruction. Mis en examen pour escroquerie, faux et usage et blanchiment, il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer en libéral.
Des montages grossiers
Les enquêteurs de la DIPJ ont mis en lumière des détournements opérés au préjudice de la CPAM mais aussi de la caisse régionale du Régime social des indépendants (RSI). La mécanique mise en place par l'infirmier était très simple. Il récupérait d'anciennes ordonnances de médecins et réalisait de fausses prescriptions en utilisant une photocopieuse. Il aurait profité des documents à en-tête de treize médecins. Ces derniers, floués, ont été entendus dans le cadre de la procédure.
Outre ces montages grossiers, il présentait au remboursement des actes surfacturés, notamment de nuit, et d'autres fictifs avec des noms de patients auxquels il ne prodiguait aucun soin.
L'enquête a permis aux policiers de découvrir qu'il avait investi en bourse et dans l'immobilier « pour mettre à l'abri ses enfants ». Désormais, il va devoir rembourser.
http://www.sudouest.fr/2012/12/14/un-infirmier-liberal-escroque-la-cpam-908582-2780.php
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