Deux biscuits ! C'est tout ce qu'il aura fallu pour qu'un chauffeur de nuit de la base de logistique d'Intermarché à Bressols se voir remercié. Tout a commencé il y a trois semaines. Cette nuit-là, Joël est rentré à Bressols après avoir livré les marchandises à Lavernose et Cazères, dans la Haute-Garonne. Il était alors quatre heures et le chauffeur terminait sa nuit de travail. «Je me sentais un peu fatigué. J'ai simplement voulu grignoter deux biscuits de la casse. Chez nous, la casse est un conteneur où l'on entrepose des marchandises abîmées, destinées au reconditionnement, à la Banque alimentaire ou à la destruction. Je ne pensais que ça allait avoir toutes ces conséquences. J'ai été traité comme un voleur. Après trente ans d'ancienneté, ça fait mal au ventre.»
Dénoncé par son supérieur hiérarchique qui l'a vu manger les deux gâteaux, Joël sera mis à pied pour faute grave. La direction a appliqué le règlement à la lettre. Les salariés ont l'interdiction formelle de piocher dans les stocks, même dans la fameuse «casse.»
La direction versera finalement une indemnité
La CGT a aussitôt réagi pour demander la réintégration de Joël. Hier matin, dès 5 heures, les salariés ont bloqué le site de Bressols, en ne laissant sortir aucun camion de la base. «Même si la faute est avérée, comment pouvons-nous accepter une telle décision ? », pouvait-on lire sur un tract.Les négociations avec la direction ont alors duré une grande partie de la matinée. A 11 heures, un accord a été signé par les deux parties. Pierre Fernandez, délégué de la CGT a accompagné Joël dans les discussions. Les deux hommes sont donc revenus vers les grévistes pour annoncer le résultat : «On aurait aimé qu'il soit réintégré. La direction n'a pas voulu revenir en arrière. En revanche, on a négocié une indemnité pour un mec qu'elle souhaitait faire partir de l'entreprise pour zéro. C'est une victoire. On a voulu montrer à la direction que nous étions capables de nous mobiliser pour défendre les copains. On ne va pas vous laisser crever de faim. Vous pouvez être fiers de votre combat», a lancé Pierre Fernandez. De son côté, Joël partira avec une indemnité de 20 000 €, en attendant de retrouver un emploi de chauffeur. Malgrè nos tentatives, la direction de la base logistique de Bressols n'a pas souhaité s'exprimer sur ce dossier.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/12/01/1503099-bressols-licencie-pour-avoir-pioche-deux-biscuits.html
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