Condamné le 15 septembre dernier à Saintes à douze ans de réclusion criminelle, assortis d'une peine de sûreté de huit ans, Laurent Caubère est rejugé en appel depuis hier devant la cour d'assises de la Vienne, à Poitiers. Cet homme de 48 ans est l'auteur d'un hold-up mouvementé commis le 13 novembre 2009 au Crédit agricole de la rue Gallieni à La Rochelle.
Ce jour-là, juste avant la fermeture de l'agence, l'homme, déjà condamné deux fois pour des hold-up dans sa jeunesse, avait fait irruption dans l'agence, le visage dissimulé par un bonnet et un pull à col roulé et brandissant une arme de poing, qui devait s'avérer factice.
Après avoir pénétré au sortir de la banque dans le magasin Coop voisin et menacé un client de son arme, Laurent Caubère avait tenté de prendre la fuite en prenant un automobiliste en otage mais il avait été rapidement intercepté et maîtrisé par la police.
Comme à Saintes, le braqueur récidiviste va tenter de convaincre les jurés poitevins que sa conduite était dictée par un état de santé défaillant : « J'ai l'impression que la vérité n'est pas sortie à Saintes, la vérité sur les motivations de mon acte », lance-t-il à l'avocat général Philippe Coindeau qui lui demande les raisons de son appel.
Son ex-femme témoigne
En effet, au moment des faits, il était traité pour des troubles maniaco-dépressifs. Hier matin, le psychologue cité comme témoin et seul expert à s'être déplacé a fait sienne cette thèse avec une conviction pas très éloignée du parti pris, au point que le président de la Cour, Pierre Hovaere, a eu du mal à dissimuler un certain agacement.
Les nouveaux défenseurs de l'accusé devraient aujourd'hui utiliser ces traits de personnalité pour réclamer l'indulgence des jurés en s'appuyant sur ces troubles mentaux liés à une enfance difficile. Mais le témoignage, hier, de l'ex-femme de Laurent Caubère plaide au contraire en faveur de la sévérité : elle a décrit l'accusé comme un homme égoïste, fainéant, qui dépensait au casino sa maigre allocation d'adulte handicapé mais aussi les revenus de son épouse infirmière libérale. Alors le braquage de la rue Gallieni est-il l'œuvre d'un malade ou la tentative désespérée d'un joueur compulsif pour trouver de quoi continuer à parier ?
http://www.sudouest.fr/2013/01/30/le-braqueur-fige-sur-sa-ligne-de-defense-950695-1391.php
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