Son casier judiciaire porte 22 mentions dont nombre de vols et cambriolages. C'est dire si Jean-Noël Moudoulaud, Rochelais de 51 ans, sorti le 4 novembre de la maison d'arrêt de Neuvic (Dordogne), est rompu au fonctionnement de la justice.
Vendredi après-midi, lors d'une comparution immédiate, il est apparu à l'aise pour répondre du cambriolage d'un commerce de vêtements commis durant la nuit du 2 au 3 janvier, à La Rochelle. Là, dans la rue Dupaty, c'est « une porte avec quatre verrous pas mis » qui, affirma le prévenu, a attiré son intérêt. Il lâcha, sans sourire : « C'est l'occasion qui fait le larron », regrettant cependant avoir cédé à la tentation.
Les billets dans le casque
Du magasin, il ressortait avec quelques billets puisés dans la caisse, un maigre butin mis dans son casque de moto. L'étrange transport de liquidité attirait l'attention des policiers de la brigade anticriminalité. Lors de sa garde à vue, le suspect niait tout en bloc. La commerçante récupérait son argent et ne se portait pas partie civile.
À l'audience, bien inspiré par son avocate Me Camille Van Robais, le prévenu reconnut donc le vol. Il ne contesta que le cambriolage, au sens de n'avoir pas forcé l'ouverture de la porte avec son tournevis à la tige recourbée. L'outil lui servait uniquement, ajustait-il, à écarter son antivol de la chaleur du pot d'échappement de sa moto dès lors qu'il cadenassait son engin. L'enquête établissait, elle, que les traces laissées sur le chambranle de la porte correspondaient au profil du tournevis.
Peine plancher requise
La procureur de la République, Valérie Gaillot-Mercier, n'eut plus de doutes. Le prévenu récidiviste encourant quatorze ans de prison, elle requérait la peine plancher de trois ans dont un an avec un sursis mise à l'épreuve pendant deux ans et la révocation d'un sursis de deux mois et un mandat de dépôt à l'audience.
L'avocate souligna l'enfance compliquée et pas du tout cadrée de son client, ainsi mis sur la route de la délinquance. Elle en appela au tribunal à laisser au prévenu une chance de continuer à poser les fondations d'une réinsertion vu qu'il était en contact avec ERDF pour un travail de releveur de compteurs. Le tribunal, présidé par Michel Lemoine, rejeta la peine plancher et condamna Jean-Noël Moudoulaud à dix mois de prison ferme. Le cinquantenaire partit en prison. Il y a déjà passé quinze ans, toutes peines cumulées
http://www.sudouest.fr/2013/01/07/le-cambrioleur-invetere-est-retourne-en-prison-926483-1391.php
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