Cela tient déjà à la personnalité du suspect de 17 ans, mis en examen pour assassinat. Au lendemain de la découverte du corps, la moto de la victime, une Honda 50 cm³, avait été retrouvée chez lui. « Il y a des éléments à charge », indique Philippe Simoneau, représentant de la partie civile. Sur le guidon, par exemple, une trace ADN qui ne correspond pas à Maxime a été recueillie. Mais de nombreuses zones d’ombre restent à éclaircir. D’où l’impression que l’enquête piétine…
L’assassin présumé s’en tient à sa première version. S’il reconnaît sa présence sur les lieux du crime le soir des faits, le mineur incriminé nie toute participation au meurtre. Ce n’est pas lui qui a porté plusieurs coups de couteau, dont un mortel à la carotide, à Maxime. Alors qui ? Le jeune homme a donné des noms. Le soir de sa première garde à vue, il balance un ami. Entendu, celui-ci est vite libéré car il présente un alibi en béton. Mais le suspect continue à dire que d’autres personnes étaient présentes, qu’il n’a pas tué. Ce qui induit des vérifications constantes sur le terrain. Quel crédit apporter à ses propos ? Les premières analyses psychiatriques, qui ont fait l’objet de contre-expertises, parlent d’une « personnalité dépourvue de toute sensibilité ». D’aucuns sont persuadés qu’il a pu commettre le crime tout seul. Ce que M e Euvrard, avocat de la défense, refuse de considérer. « Matériellement, c’est impossible », rétorque-t-il.
Reconstitution
Deuxième point nébuleux : le moyen de locomotion utilisé par le(s) auteur(s). La version retenue est celle d’un guet-apens dans lequel serait tombée la victime. Visiblement, Maxime a été attiré dans ce coin reculé du village, situé sur les hauteurs d’Étouvans. Mais comment l’assassin est-il arrivé sur le site ? Malgré les appels à témoin lancés en bataille et un barrage routier, les enquêteurs sont toujours dans l’expectative. Le tueur a-t-il été déposé sur place ? A-t-il rejoint le chemin forestier à pied ? Une chose est acquise : le mineur, meurtrier présumé, déjà connu pour des délits routiers, a réussi à gagner la confiance de la victime décrite comme enjouée et communicative.« Troisième frein », l’arme, un couteau, n’aurait toujours pas été retrouvée. Quant au moyen utilisé pour incendier le corps de Maxime (l’acte terrible est survenu post-mortem), il n’a pas été dévoilé. Une hypothèse : l’assassin s’est peut-être servi de l’essence de la moto.
Selon M e Simoneau, seule la reconstitution peut apporter de nouveaux éléments, tout au moins mettre le mis en examen face à ses contradictions. « Je la demande au juge depuis des mois. Elle est nécessaire », martèle l’avocat lillois qui reconnaît, par ailleurs, l’énorme investissement des autorités militaires et judiciaires. « Parfois, je ronchonne mais là, sincèrement, il n’y a rien à redire. Le travail fourni est énorme. » Même s’ils ont conscience des efforts consentis, les parents de Maxime ont du mal à entendre « les progressions », si tant qu’il y en est, de l’enquête : « Ils trouvent que la procédure est longue. Ils vivent dans la douleur, chaque jour. Ces personnes sont complètement détruites », conclut M e Simoneau.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/01/06/une-douleur-quotidienne
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