mercredi 20 février 2013

Immobilisée à Tonneins (47) , sa voiture grille un feu à Pau

«Flashée » à Pau (64), le 2 août 2010, par un radar de feu, la voiture de Charles Giraudon se trouvait, pourtant ce jour-là, en révision dans un garage auto à Tonneins. Pour contester son amende, cet octogénaire tonneinquais s’est battu deux ans devant les tribunaux de Lot-et-Garonne. Depuis cette mésaventure, le propriétaire du véhicule, voit rouge et entend « faire ressortir les aberrations qui l’ont conduit jusque-là ».
En décembre dernier, il a envoyé une lettre au procureur général, où il indiquait porter plainte pour « non-respect de la défense » et « partialité » à l’encontre du juge de proximité de Marmande et de l’officier du ministère public. Une plainte jugée « irrecevable » par le procureur général. « C’était un acte symbolique pour manifester ma colère. J’ai été victime d’une faute professionnelle », précise le retraité, sans mâcher ses mots.

En 2010, lorsqu’il découvre dans sa boîte aux lettres un PV de 135 euros, pour non-respect de l’arrêt au feu rouge, Charles Giraudon dépose plainte à la gendarmerie pour « usurpation d’identité. » Saisi de l’enquête, l’officier du ministère public, contre toute attente, envoie Charles Giraudon devant le tribunal de proximité de Marmande, pour une citation en audience.
« Les juges ont reçu un lourd dossier, comprenant une attestation du garage automobile. Mais, je ne me suis pas déplacé à l’audience car je n’étais pas fautif », souligne Charles Giraudon. Un avis que ne partagent pas les juges. En son absence, le 10 juin 2011, le tribunal de proximité déclare l’intéressé « responsable pécuniairement » : « Le prévenu n’apporte pas tous les éléments permettant d’identifier le conducteur du véhicule auteur de l’infraction. » En conséquence, il doit payer une amende de 200 euros. « De pareilles absurdités permettraient de mettre en état d’arrestation les victimes de cambriolage, faute de fournir l’identité des cambrioleurs », klaxonne l’automobiliste.
L’affaire se complique. « J’avais dix jours pour faire appel mais le tribunal n’a pas respecté ce délai. La décision avait déjà été envoyée au Trésor public. Résultat, je devais d’abord m’acquitter de l’amende de 200 euros avant de faire appel. » Finalement, il réussit à faire surseoir l’exécution de la condamnation par le procureur général de la cour d’appel d’Agen. Et c’est devant cette cour, que le 13 septembre dernier, enfin, il fut déclaré « non coupable ».
« Maintenant, je vais en rester là. J’ai de la chance de connaître, de part mon ancien métier de greffier, tous les rouages de la justice. Est-ce le cas de tous les quidams ? Des frais d’avocats peuvent revenir plus cher que de payer la prune. De leur côté, les juridictions ne sont-elles pas assez surchargées, pour se saisir de dossiers à classer sans suite ? »
Ironie du sort, en venant raconter son histoire à « Sud Ouest », l’aîné tonneinquais a récolté un nouveau papillon, cette fois pour stationnement gênant. Mais celle-ci, promis, il ne la contestera pas.

http://www.sudouest.fr/2013/02/19/immobilisee-a-tonneins-sa-voiture-grille-un-feu-a-pau-970871-3887.php

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