Rarement braqueurs n'auront connu autant de déconvenues. Quatre hommes dont le seul (mais peu louable) dessein était de faire main basse sur le distributeur de billets de l'agence du Crédit Agricole de Tournay, n'ont réussi qu'à mettre le feu à la banque. Ce qui les a empêchés de s'emparer du butin au terme d'une nuit bien agitée entre le 29 février et le 1er mars 2012. Pourtant, ils n'ont pas manqué d 'esprit d'anticipation, allant même jusqu'à cadenasser le portail de la gendarmerie pour éviter d'avoir les militaires à leurs trousses.
Trois hommes, des Nîmois, ont comparu hier, devant le tribunal correctionnel pour ces faits. Concernant Hassen J. et Abdelkader K, âgés de 24 ans, aucun doute sur leur participation. Ils ont été retrouvés coincés dans l'habitacle de l'Audi RS4.Tous deux ont été blessés aux jambes et désincarcérés par les pompiers après un véritable gymkhana. Celui-ci s'est engagé au moment où les malfaiteurs se sont retrouvés face aux gendarmes de Tournay et de Pouyastruc. Alors qu'ils tentaient de fuir, le puissant véhicule, qui roulait tous feux éteints, a percuté de plein fouet le parapet du pont qui enjambe l'Arros. En revanche, les deux autres individus se sont évanouis dans la nature.
Le troisième homme présent à l'audience, Nouredine B. s'attachera à nier son implication dans cette expédition partie de Nîmes. Pour laquelle les malfaiteurs auraient procédé à des repérages. Ils n'ont pas choisi par hasard une agence située dans cette localité proche d'une autoroute. La présidente Gadoullet interroge : «S'il s'agit d'un véhicule volé, pourquoi a -t-on volé les plaques ?» C'est à Noé dans la Haute- Garonne que les équipiers auraient fait main basse sur ce matériel. Nouredine B. dit que cette voiture lui a appartenu et qu'il l'a vendue. «Mais par manque de chance, pas le moindre papier relatif à cette cession» déplore la présidente qui trouve que beaucoup d'éléments témoignent en faveur de sa participation. On retrouve son ADN sur la voiture, sur le mouchoir couvert de sang retrouvé sous le siège, y compris sur le bonnet récupéré à proximité qui aurait été porté pendant le braquage.
«Il n'est pas doué pour la délinquance»
Et puis, le scénario selon lequel deux gitans auraient fait partie de l'expédition, personne n'y croit, malgré les allégations de Hassen J. et Abdelkader K.. D'une version à l'autre, les noms changent. Ils parlent de Mingo et Raphaël qui devient Miguel au gré des versions. Représentant le ministère public Jean-Luc Puyo soulignera «la façon qu'ils ont eu de tendre la main à N.B, afin d'atténuer la peine qui pourrait être prise à son encontre.» Me Legros -Gimbert, défenseur d'Abderkader K. explique que celui-ci reconnaît sa responsabilité. «Mais il a renoué des liens avec sa mère, une agence d'intérim est prête à le reprendre….» L'avocat d'Hassen J., Me Ariès affirme, afin de minimiser la responsabilité de son client : «C'est pas la tête, c'était les jambes. Il a un petit casier judiciaire et n'est pas doué pour la délinquance…»Me Laurence Bourgeon, venue de Nîmes pour Noureddine B. tentera de mettre à mal la preuve par l'ADN : «Ils étaient 4. Pour autant a-t-on retrouvé l'ADN de tous les quatre dans ce dossier ? Et sur le mouchoir, est-ce que c'était du sang frais ?» Le plus âgé des trois écopera de quatre ans comme il a été requis. Pour ses deux comparses ce sera 4 ans dont deux avec sursis et mise à l'épreuve.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/27/1592238-avant-le-casse-rate-ils-ont-cadenasse-la-gendarmerie.html
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