En juillet 2012, un ambulancier hendayais de 22 ans avait tué une cycliste girondine suite à un dépassement imprudent sur la route menant au col de Saint-Ignace
Un virage à 90 degrés, cent mètres de route, puis un autre virage à 90 degrés. Cette portion de la D4, menant d’Ascain à Sare, l’ambulancier hendayais, 22 ans au moment des faits, a dû la revoir mille fois dans ses pensées. Et hier, au tribunal, des mots ont été mis sur le drame qui est le sien, et surtout celui de la famille de la cycliste girondine qu’il a mortellement blessée samedi 21 juillet 2012, au volant de l’ambulance d’une société locale.
Cet après-midi-là, le jeune homme, diplômé depuis un an de sa formation d’ambulancier, est appelé pour une urgence. Le médecin régulateur choisit de ne pas faire appel au véhicule du Samu-Smur, mais à cette ambulance privée, estimant qu’il n’y avait pas « d’urgence vitale, mais qu’il s’agit d’un transport urgent », comme l’a précisé le ministère public hier. « L’ambulancier le sait. Il est très jeune. Il veut faire vite et bien. »
« Homicide par imprudence »
« Urgence médicale ne justifie pas le dépassement à l’aveugle », a précisé Me Jérôme Dirou, avocat du barreau de Bordeaux, qui représente la famille de la victime (originaire de Saint-Pierre-d’Aurillac), Louisette Duffillol, qui avait 67 ans. Le matin des faits, son époux avait pris la même route à vélo. Elle avait choisi de prendre le vélo l’après-midi, pour une sortie loisirs. Le couple était en vacances une semaine au camping d’Ascain.
Hier, l’époux de la victime et son fils étaient présents à l’audience. Leur avocat a relevé la faute de conduite du jeune ambulancier. Le dépassement imprudent, sans aucune visibilité, dans le premier virage à 90 degrés alors que l’ambulance montait, et la cycliste descendant cette route menant au col de Saint-Ignace. L’ambulance qui se déporte sur la voie de gauche, pour doubler une série de trois voitures.
« Gyrophare, feux de route, sirène. Il a pris toutes les précautions pour signaler le caractère urgent », a argué Me Antoine Tugas, pour le prévenu. « Mais cela n’abolit pas sa responsabilité », a ajouté le conseil de celui qui a écrit un courrier pour demander pardon, quelques jours après le drame. « Un homicide par imprudence », a qualifié l’avocat, expliquant que son client avait cru aller au secours d’une personne âgée victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
« Conduite immature malgré la formation qu’il a reçue », a qualifié le ministère public, considérant les faits graves, et involontaires. Au regard de l’absence d’antécédents judiciaires, les réquisitions ont été les suivantes : 18 mois de prison avec sursis, annulation du permis de conduire et interdiction de le repasser pendant un an. Me Tugas a plaidé la modulation de la peine, en raison des bons états de service de son client et de son « malheur », ajouté à celui de la famille de la victime. « Il n’a pas sauvé une vie, mais il en a ôté une », a lancé l’avocat.
L’ambulancier hendayais a été condamné hier soir à un an de prison avec sursis, et à un an de suspension du permis de conduire.
http://www.sudouest.fr/2013/04/17/l-ambulancier-condamne-pour-l-accident-mortel-1027568-3982.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire