mercredi 3 avril 2013

Chute de télésiège à Gourette : la famille du skieur «veut comprendre»

Trois mois et demi après l’accident qui a coûté la vie à un jeune skieur lonsois de 18 ans, tombé d’un télésiège de Gourette, le 22 décembre dernier, et décédé des suites de ses blessures deux jours plus tard à l’hôpital, la justice a programmé une reconstitution, demain, dans la station ossaloise.
En charge de l’information judiciaire ouverte pour « homicide involontaire », la juge d’instruction Lucile Pichenot a convoqué l’ensemble des personnes concernées par cette triste affaire : les trois employés qui travaillaient sur la remontée mécanique incriminée - le télésiège des Fontaines de Cotch -, la dizaine de skieurs témoins des faits, les responsables de la station et de l’Epsa (1), les parents de la victime, parties civiles, et leurs avocats. Tous doivent se retrouver en début d’après-midi. Un dispositif particulier a été prévu pour maintenir à distance les curieux (lire ci-contre).

  • Un souci à l’embarquement ?
Tout l’enjeu de cette reconstitution est de tenter d’éclaircir les circonstances de cet accident, à ce jour encore inexpliqué et pour lequel les versions divergent. Confiée aux gendarmes de la compagnie d’Oloron, l’enquête n’a pour l’instant révélé aucune défaillance technique ou manquement aux normes de sécurité sur le télésiège des Fontaines de Cotch. Cette remontée mécanique de trois places, construite en 1986 et exploitée depuis 1988, avait été régulièrement révisée et respectait la vitesse maximale autorisée pour l’embarquement des skieurs (à ce niveau, elle arrive à 2,3 km/h, le maximum autorisé étant de 2,5 km/h).
D’après les investigations, la jeune victime, un étudiant en classe préparatoire scientifique à Pau, qui passait la journée à Gourette avec des camarades de promo, avait abaissé le garde-corps et n’a pas chahuté sur le télésiège. Skieur expérimenté, il avait pris place aux côtés de deux amis. Des témoins affirment qu’un problème est survenu dès son embarquement : le jeune garçon n’aurait pas réussi à s’asseoir correctement et l’aurait aussitôt signalé en criant d’arrêter la machine. Toujours selon ces témoins, les agents de la remontée mécanique auraient alors tardé à réagir, ce que contestent les trois employés.
Une chose est certaine : le jeune skieur a glissé du siège, s’est retrouvé suspendu dans le vide, retenu à bout de bras par l’un de ses amis. La remontée a été stoppée une première fois avant d’être relancée à la demande de skieurs, inquiets de voir la victime au-dessus de rochers. La manœuvre n’a hélas pas eu l’effet recherché : le jeune homme a fait une chute de 12 mètres, 80 mètres à peine après le départ et s’est écrasé sur des roches.
  • Les versions divergent
« Ses parents veulent comprendre comment un tel drame a pu se produire. Pour l’instant, ils n’ont absolument pas de critique à formuler contre la station ou le comportement des employés qui se trouvaient sur la zone d’embarquement. Ils veulent savoir ce qu’il s’est passé : savoir si une faute a été commise ou non », indique l’avocate de la famille du jeune Lonsois, Me Catherine Roson-Valès, du barreau de Toulouse.
À ce stade de la procédure, aucune mise en examen n’a été prononcée par la juge d’instruction qui a entendu, début février, les trois agents. Quelques jours plus tard, le directeur de l’Epsa, accompagné de son avocat Me Olivier Rouvière, l’était à son tour. Tous ont été placés sous le statut de témoin assisté. Pour les défenseurs des premiers, Mes Julien Marco et Thierry Sagardoytho, la reconstitution « permettra de constater sur le site que les trois préposés ont agi avec la célérité et le professionnalisme requis, tant au stade de l’embarquement sur la nacelle que lorsqu’ils ont eu conscience du péril auquel la victime était exposée ».
(1) Etablissement public des stations d’altitude, qui gère, pour le compte du Conseil général, les stations de Gourette et de La Pierre Saint-Martin.

http://www.sudouest.fr/2013/04/02/la-famille-du-skieur-veut-comprendre-1012394-4113.php

Aucun commentaire: