jeudi 27 juin 2013

Bordeaux : les casseurs de coffres écumaient les supermarchés

Ils visaient les petites et moyennes enseignes installées dans des zones commerciales isolées. Quatre hommes âgés de 23 à 39 ans et originaires du Tarn sont jugés depuis hier par la chambre de la juridiction interrégionale spécialisée du tribunal correctionnel de Bordeaux pour des vols ou tentatives de vols aggravés et pour leur participation à une association de malfaiteurs.
C’est la Section de recherches de Bordeaux, qui la première, en décembre 2011, avait fait le lien entre plusieurs dizaines de vols avec effraction commis depuis septembre 2010 au préjudice de petites et moyennes surfaces en Aquitaine et en Midi-Pyrénées.

  • Même mode opératoire
Parmi les magasins visés : Le Mutant d’Artix (Pyrénées-Atlantiques) en novembre 2010 ; le Lidl de Montpon-Ménestérol (Dordogne) en octobre 2011 ; le Carrefour Market de Saint-Cyprien (Dordogne) ; le Weldom de Seissan (Gers) en septembre 2011 ; le Aldi de Gimont (Gers) en mars 2011 ; Le Mutant de Tonneins (Lot-et-Garonne) en septembre 2011 ; ou encore le Lidl de Latresne en juillet 2011.
À chaque fois, le mode opératoire était le même. Une entrée fracassante par le toit ou par l’arrière du magasin, la neutralisation ou la destruction du système d’alarme et la découpe du coffre-fort à la disqueuse, sur place ou à l’extérieur. Le butin s’élèverait à quelque 200 000 euros. Mais la note des dégradations commises pour accéder aux coffres serait du double !
Sur certaines des 17 scènes de cambriolage retenues par l’information judiciaire, des prélèvements de la police technique et scientifique - en particulier une empreinte laissée sur une boîte de pâtée pour chat destinée à régaler les chiens de garde à Brantôme - ont orienté l’enquête des gendarmes de la SR sur la piste de deux frères, Farid et Brahim Djellali.
  • Ecoutes téléphoniques
Des conversations téléphoniques interceptées et des surveillances physiques effectuées ont permis d’asseoir les soupçons des enquêteurs, qui ont pu constater les nombreuses virées nocturnes des deux frères. Le 12 mars 2012, ils étaient interpellés alors qu’ils rentraient du casse du Mutant de Boucau (Pyrénées-Atlantiques), les poches encore pleines d’argent.
À l’audience, la présidente, Marie-Élisabeth Bancal, en vient rapidement aux faits. Les juges ne sont pas vraiment aidées par les déclarations des uns et des autres. Les quatre hommes campent sur leurs positions. Ne nient pas l’évidence mais le reste. L’un, Renaud Mistri, ne se souvient pas « comment ça a commencé » et craint les représailles s’il parle. L’autre, Brahim Djellali, ne reconnaît que deux faits, assure qu’il était en Algérie pendant que les autres étaient perpétrés. Son frère Farid admet qu’il s’est renseigné sur Internet au sujet des supérettes et qu’il volait « quand [il avait] besoin de le faire ». Le dernier pique du nez pendant les réquisitions, qui pourtant lui reconnaissent un rôle mineur.
« C’est une équipe qui ne recherche que l’argent et qui n’agit pas au hasard », résume la vice-procureure Géraldine Bouzard en requérant de six mois à huit ans ferme. Comme Christophe Cariou-Martin, les avocats de la défense ne veulent pas de prix de gros et dénoncent l’interprétation faite des écoutes téléphoniques. Jugement aujourd’hui.

http://www.sudouest.fr/2013/06/27/casseurs-de-coffres-jusqu-a-huit-ans-requis-1098386-2780.php

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