samedi 29 juin 2013

Libournais : le chauffard risque sept ans de prison

Il n’y a pas eu un pleur, hier, au cours de l’audience, dans la salle du tribunal correctionnel de Libourne. Le père, la sœur et l’épouse de la victime, notamment présents, sont restés stoïques, malgré le drame qui les a frappés la nuit du 2 juin dernier.
Ce soir-là, Fabien Lachaume, conseiller en assurances, rentrait chez lui, après avoir accompagné son fils de dix ans au théâtre. Le Pessacais de 38 ans, marié depuis une semaine tout rond, a averti son épouse qu’il était sur le chemin du retour, qu’elle ne s’inquiète pas. Un peu après minuit, à Saint-Denis-de-Pile, dans le Libournais, une voiture l’a percuté par l’arrière, projetant son véhicule sur un poteau électrique, le tuant sur le coup.

L’autre conducteur, un Girondin de 29 ans, ne se rappelle plus de rien. Et pour cause. Ce soir-là, il affichait trois grammes d’alcool par litre de sang et, 300 mètres avant le choc, il était flashé à 167 km/h par un radar automatique sur la petite départementale 1089, normalement limitée à 90 km/h.
« Malade d’alcool »
Hier, la famille Lachaume n’a quasiment pas entendu, à la barre, la voix du chauffard, un ouvrier d’usine à Saint-Seurin-sur-l’Isle, frisant la trentaine, tout juste sorti de garde à vue, le dos légèrement voûté et les yeux copieusement cernés. Toujours sonné, plus de trois semaines après les faits. Aux questions du tribunal, il répond par des mouvements de tête, visiblement incapable de prononcer le moindre mot.
« Ce n’est pas un violent, il est juste malade d’alcool, explique son avocate. Il est suivi par un psychiatre et prend un traitement afin de ne plus boire. C’est quelqu’un de très fragile, de dépressif depuis plusieurs années. Il ne se souvient absolument plus de ce qu’il s’est passé lors de l’accident. Ce sont les enquêteurs qui lui ont rappelé les détails en garde à vue. » Dans son véhicule, le soir du drame, les gendarmes ont notamment retrouvé une bouteille de whisky.
Dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Libourne, ce drame de la route pourrait s’avérer banal mais reste extraordinaire par les chiffres présentés : une alcoolémie vertigineuse et une vitesse excessive. Surtout que le prévenu a déjà été condamné pour une conduite en état d’ébriété il y a quelque temps par la justice. Il avait récupéré son permis il y a quelques mois seulement.
Placé en détention
Hier, faisant l’objet d’une comparution immédiate, le prévenu a demandé un délai supplémentaire, autorisé par la loi, afin de préparer sa défense. Le tribunal a, en revanche, suivi les réquisitions du parquet qui demandaient de décerner un mandat de dépôt à son encontre, afin « d’éviter une réitération ».
Incarcéré à la maison d’arrêt de Gradignan, dès hier, il sera donc jugé le 12 juillet prochain, à Libourne, le même jour que le braqueur de boulangeries. Pour cet homicide involontaire avec circonstances aggravantes, il risque sept années de prison.

http://www.sudouest.fr/2013/06/29/le-chauffard-risque-sept-ans-de-prison-1100557-4626.php

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